Président de la Ligue des jeunes de l’UNC/Kinshasa, Billy Kambale réagit aux accusations de Jean-Baudouin Mayo Mambeke qui traite Vital Kamerhe d’égoïste pour n’avoir choisi que des représentants UNC originaires de l’Est du Congo dans le gouvernement Badibanga. Billy Kambale dénonce l’attitude de son supérieur Mayo et l’appelle au micro de ACTUALITE.CD à « revenir à la raison ».
<strong>Que pensez –vous des protestations du député Jean-Baudoin Mayo Mambeke contre le choix opéré à l’UNC pour les postes ministériels dans le gouvernement Badibanga ?</strong>
Je suis d’abord très surpris par la réaction de mon aîné Jean-Baudouin Mayo qui est mon chef hiérarchique au niveau de l’inter-fédéral. Vous savez, s’il y a un démocrate dans ce pays, c’est le président Vital Kamerhe. Depuis que ce processus a commencé, il a convoqué à sept reprises la réunion de la direction politique nationale. Tout s’est traité dans la transparence. Hier, à 17 heures avant même la publication du gouvernement, c’était la septième réunion de la direction politique nationale. Le président voulait rendre compte. Laissez-moi vous parler de ma déception parce que j’ai effectivement lu la déclaration de mon aîné Mayo. C’est tout simplement très grave, ce qu’il a affirmé.
<strong>Il a dit que Kamerhe aurait placé ses hommes au gouvernement parce qu’il veut de l’argent</strong>
A l'UNC, les provinces qui apportent plus des voix ont droit à un traitement de faveur. C'est notamment le cas de la Province du Sud-Kivu qui avait sept députés. C'est normal que le Président du groupe parlementaire soit issu de cette province. Le deuxième poste devrait normalement revenir au Nord-Kivu qui a quatre députés. Maître Mayo est président de la commission permanente aménagement du territoire. Il est traité comme un ministre. Mais le poste, le parti le lui avait donné tout simplement pour sa technicité. Nous avions estimé qu’il avait quand-même une expérience parlementaire parce que c’est un directeur de cabinet adjoint du président Vital Kamerhe au niveau de l’Assemblée nationale. Deuxièmement, l’interfédéral de Kinshasa est le plus soutenu par le président Vital Kamerhe. Des sommes colossales sont déboursées par Vital Kamerhe pour son fonctionnement et pour le rayonnement de la ville de Kinshasa. Mayo peut tout dire aujourd’hui par rapport à Ewanga mais Ewanga ne s’est pas comporté comme il se comporte aujourd’hui.
<strong>Selon Mayo Mambeke, Ewanga avait raison quand il disait que Kamerh priorise les ressortissants de l’Est qui sont ses frères…</strong>
C’est ridicule, ce qu’il dit! Aujourd’hui si on peut parler en termes de province, Mayo ne pouvait pas occuper ce poste étant donné que Kinshasa n'a donné à l'UNC qu'un seul député. Moi, je suis de l'Est, vous m'avez vu réclamer quoi que ce soit? C’est au nom de quel principe lui qui a déjà bénéficié des avantages au niveau de parti doit réclamer des choses, c’est au nom de quel principe ? Parce qu’il est qui au sein du parti ?
<strong>Selon Mayo, Kangudia, c’est un ami de Kamerhe, Boji Sangara est beau-frère de Kamerhe, etc… Il n’a pas raison, Mayo ?</strong>
Non c’est tout simplement ridicule ces affirmations. Et ça frise une certaine complicité. C’est par là qu’on se pose de questions : est-ce que le départ de Claudel Lubaya et d’Ewanga n’étaient pas un plan monté quelque part ? Puisque le président Vital Kamerhe est quand-même un homme courtois, qui réunit dans la transparence.
<strong>Voulez-vous dire que le départ d’Ewanga et Lubaya a été influencé par Mayo ?</strong>
J’aimerais que vous posiez cette question à Ewanga et Lubaya, qu’ils vous répondent sincèrement. Je n’ai pas à vous répondre à cette question. Parlons même de cette affaire de ministère, est-ce que Kangudi est de l’Est ? Nous tous nous sommes amis du président parce qu’il nous accepte dans son parti. Mayo est un ancien dircab du président, alors comment il peut dire qu’il n’est pas ami du président ? Cela est un déni de soi-même qu’on ne peut accepter. Et cela que nous sommes en train de voir une certaine malveillance dans ce qu’il est en train de prendre comme posture. Si vous êtes un « jusqu’au boutiste » et que vous voulez prendre un ministère, vous ne pouvez pas le mettre aujourd’hui sous la coupe de l’UNC et croire que nous allons vous accompagnr sur chemin là. Mayo a beaucoup apporté à l’UNC, je dois le reconnaître aujourd’hui. Mais je crois qu’il s’est mis sur une mauvaise pente et ça nous ne l’acceptons pas. Parlons par exemple de Kengo Wa Dondo, qu’est-ce qu’il a proposé comme ministre ? N’est-ce pas son frère de l’équateur ? Pourquoi des gens n’en parlent pas ?
<strong>Qu’est-ce que vous envisagez contre Mayo, une sanction ?</strong>
Nous ne pouvons pas aller dans ce sens là. Nous pensons que c’est quelqu’un qui est en train de se perdre. Je l’appelle à revenir au bon sens pour que nous puissions aller de l’avant. Je n’accepte pas qu’ils se lance sur ce terrain là parce que c’est un terrain très dangereux et je suis son adjoint mais je ne le suivrai pas sur ce chemin là. Je le respecte beaucoup mais je pense que cette fois il est allé trop loin, qu‘il revienne au bon sentiment.
<strong>Mais il a quand-même parlé des jeunes et des mamans qui sont oubliés par Kamerhe…</strong>
Mais justement ! C’est à nous de nous plaindre, pas à lui. Nous les jeunes et les femmes nous étions tous chez les ministres pour les féliciter. Ce n’est pas à lui de se plaindre à notre place. Il ne faut pas qu’il prenne prétexte des jeunes et des femmes en croyant que nous allons le suivre sur ce chemin là. Nous voulons que le parti aille de l’avant. Soyons quand-même raisonnable, les gens doivent vraiment s’entre-tuer pour deux postes de ministre et un poste de vice-ministre ? Il doit avoir honte.
Interview réalisée par Stanys Bujakera