Dans quatre jours du 19 décembre, le député national Steve Mbikayi donne sa version des faits sur la situation politique actuelle en RDC. Concernant les pourparlers en cours au centre interdiocésain sous l’égide de la CENCO, le Président National du Parti Travailliste parle de la sincérité du MLC et alliés et de l’ambiguïté du Rassemblement. Le député Mbikayi réaffirme par ailleurs le principe du respect de la constitution de mise aux dialogues. Comparant les deux assises, à savoir le dialogue de la cité de l’Union Africaine et celui du Centre interdiocésain, le leader de l’opposition nationaliste accorde plus de crédit au premier qualifiant celui en cours d’illégal.
<strong>A un jour de la fin du dialogue, est-ce qu’on peut déjà en faire un bilan ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Je suis dans la commission Gouvernance et Institutions. En principe on devrait déjà avoir un accord. Il y a beaucoup de divergences. Le MLC et Alliés ont une position claire par rapport à la formation d’un nouveau Gouvernement. Ils sont opposés à y prendre part. Le MLC ne veut pas du Président Kabila après le 19 décembre. Et nous signataires de l’accord de la cité de l’Union africaine, notre position est aussi claire. Conformément à la Constitution à son article 70 et en nous référant à l'arrêt de la Cour constitutionnelle, nous avons retenu que le Président Kabila reste en place. Il a nommé un Premier ministre Badibanga qui doit former son gouvernement. Mais c’est le Rassemblement qui est flou, il nous a retardé. On aurait pu déjà avoir une conclusion. Entre les déclarations dans les médias et la réalité à l'intérieur, on voit les gens qui ont envie de prendre part à un Gouvernement avec Kabila en tête, alors ils sont embarrassés. On a passé toute la journée d’hier sans qu’ils ne soient capables de nous donner une position.</blockquote>
<strong>Il y a une commission sur les élections, une autre sur la décrispation et il semble que s’il y a blocage c’est parce que vous n'êtes pas tombés d’accord sur le sort de Moise Katumbi ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Moi je ne veux pas politiser les choses. Je pense que nous sommes dans une démocratie. Et dans une démocratie il y à la séparation des pouvoirs. Si quelqu’un a été condamné quelque soit la forme par la justice, comment voulez-vous que les politiques puissent donner des injonctions ? Il y a une procédure. Les gens qui sont condamnés devraient introduire une demande des mesures de grâce auprès du Chef de l’Etat. A la cité de l’Union Africaine, nous avons un dialogue reposant sur la résolution 2277 du Conseil de Sécurité convoqué par une ordonnance présidentielle, nous avions un acte légal. Par contre ces assises avec la CENCO n’ont aucun soubassement légal. Comment voulez-Vous que trente personnes réunies dans une salle, sans acte juridique puissent s’arroger le droit d’annuler un jugement, ça sera une jungle.</blockquote>
<strong>Mais quels sont les éléments qui empêchent d’avoir un accord aujourd’hui ou demain ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">C’est d’abord l'ambiguïté du Rassemblement , il doit nous dire s’il va prendre part à ce Gouvernement intérimaire ou pas avec le Président Kabila comme Chef de l’Etat. S’ils ont un langage dans les médias et un autre au dialogue, ça nous retarde.</blockquote>
<strong>Honnêtement, est-ce que vous croyez à ces travaux ? Est-ce que vous pensez qu’on peut avoir un accord ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Si je n’y croyais pas je n’y serais pas allé, s’il y a la volonté de part et d’autre on peut trouver un accord. Si les gens proposent la mise en place d’un régime spécial, c’est en violation de la constitution, or tout le monde s’est mis d’accord sur le respect de cette constitution, c’est cette utopie de proposition et l'ambiguïté du Rassemblement qui bloque.</blockquote>
<strong>Le gouvernement Badibanga est attendu depuis bien longtemps, et ce deuxième round du dialogue va s’achever, est-ce que Badibanga restera Premier Ministre et pourra finalement former son Gouvernement ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Nous avons des acquis par rapport aux assises de la Cité de l’Union Africaine. Premier acquis, le Président de la République reste en place, deuxième acquis le Premier Ministre doit être de l’opposition, on a déjà nommé un opposant Samy Badibanga, on attend, il va bientôt former son Gouvernement.</blockquote>
<strong>Badibanga Premier ministre, le Parti Travailliste membre du Gouvernement et vous Ministre ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Ça ne dépend pas de moi, ça dépend du Premier Ministre et du Chef de l’Etat. Sinon nous sommes toujours disposés à servir.</blockquote>
<span style="font-weight: 400;">Interview réalisée par Patient Ligodi</span>