François Rubota (MSR/MP) : « le Rassemblement cherche les troubles, il ne veut pas de la tenue des élections »

Francois Rubota,  secrétaire national du Mouvement Social du Renouveau, s’est confié à ACTUALITE.CD sur les revendications du Rassemblement qui souhaite notamment la restructuration de la CENI et du CSAC et de la Cour constitutionnelle. D’après ce député national, en souhaitant la restructuration de la CENI, le Rassemblement ne veut pas de la tenue des élections.

<strong>Le rassemblement exige notamment la recomposition de la cour constitutionnelle, le CSAC et de la CENI. Comment vous réagissez ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">J’ai suivi au travers les médias les nouvelles revendications du Rassemblement. Conclusion : le Rassemblement ne veut pas des élections dans ce pays, il veut du trouble. Nous sommes arrivés en tant que députés nationaux en 2012  au cours de la première session de mars. A cette époque il y avait devant nous un calendrier pour les élections des députés provinciaux. L’opposition a dit qu’elle ne pouvait pas aller aux élections sans que la loi portant organisation et fonctionnement de la CENI ne soit améliorée. L’opposition avait également sollicité la restructuration de la CENI. Nous nous sommes mis au travail pour une nouvelle loi portant organisation et fonctionnement de la CENI qui est une nouveauté parce que la CENI actuelle est une tripartite composée des membres de l’opposition, de la Majorité et de la société civile. Après cela il se posait la question des animateurs de la CENI. Vous vous rappelez du tollé qu’à créer sa nomination à la tête de cette institution. La nomination des délégués venant de l’opposition a posé aussi problème. Tout ceci nous a pris énormément de temps et de sessions parlementaires. Ce qui a fait qu’on a dépassé le premier calendrier qui devait élire les députés provinciaux d’où proviendraient les sénateurs et des gouverneurs. Aujourd’hui, le Rassemblement revient avec ces revendications là ; cela veut dire qu’ils nous font deux ans ou cinq ans pour qu’on se mette d’accord sur la nouvelle loi organique de la CENI, sur les animateurs de l’institution en question venant de l’Opposition puisque c’est là que vient souvent le retard.</blockquote>
<strong>Pour vous ces revendications ne tiennent pas ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Ce sont des revendications qui vont nous retarder. Nous qui étions au dialogue nous nous sommes mis d’accord que nous aurons les élections en Avril 2018. Nous ne pouvons pas brûler le pays parce qu’il y a 18 mois qui nous séparent des élections. Nous demander de recomposer encore la CENI c’est nous retarder une fois de plus.</blockquote>
<strong>Mais il se pose un problème de confiance de tous ces trois organes qui seraient selon le Rassemblement acquis pour la cause du pouvoir ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Même si on amenait un ange pour le mettre  à la tête de la CENI, les gens vont commencer à se poser la question sur son sexe : est-ce un homme ou une femme ? C’est ça la mentalité que j’ai constatée dans la mentalité des certains acteurs politiques congolais.</blockquote>
<strong>A quatre jours du 19 décembre, que faut-il faire pour préserver la paix ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">D’abord le peuple congolais doit savoir que certains acteurs politiques de l’opposition l’ont trompé. Parce qu’on ne cessait de dire que c’est possible d’organiser les élections en 2016. Ce qui n’est pas le cas. Et aujourd’hui les mêmes politiciens sont en train de le tromper à propos de la date du 19 décembre pour que le pays entre dans un cycle infernal de violences qui sera très mauvais pour le pays. Ce qu’il y a lieu de faire pour moi c’est de demander à la CENI qui travaille en collaboration avec des partenaires extérieurs comme  l’OIF, les USA, de l’UE de se mettre au travail pour nous organiser les élections. J’ai été même surpris de voir le Rassemblement réclamer que l’implication du PNUD et de la MONUSCO soit démise et pourtant la Monusco et le PNUD ont des spécialistes qui accompagnent la CENI.</blockquote>
<strong>La pression s’accentue sur la RDC. Il y a les sanctions des USA et de l’UE contre certains généraux congolais, peut-on dire que l’étau se resserre sur Kinshasa ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Le peuple congolais devait se lever comme un seul homme pour dire non à ces sanctions. Il faut faire attention à ces sanctions parce que c’est aussi une voie pour nous amener dans la violence. Pour preuve posez-vous la question de savoir dans quel pays au monde les sanctions ont résolu les problèmes politiques ?  Siad Barre qui était président de la Somalie a présidé sous le régime des sanctions. Il est parti il y a 40 ou 45 ans, la Somalie n’est plus gouvernable. Sadam Hussein était sous le régime des sanctions. Vous voyez ce qui se passe en Irak ? Kadhafi a été soumis au régime des sanctions, aujourd’hui la Lybie est ingouvernable.  La Syrie également sous régime des sanctions. Tout ceci c’est pour dire que le régime des sanctions n’a jamais résolu la crise politique dans un pays. Il y a risque que ces sanctions nous plongent dans une crise.  C’est une erreur de voir que les congolais ne réagissent pas parce que c’est nous qui allons payer un grand prix.</blockquote>
Stanys Bujakera Tshiamala