Freddy Matungulu: “sans accord entre Rassemblement et Majorité, la crise va se renforcer”

En marge des travaux du Dialogue facilité par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) au Centre inter-diocésain, Freddy Matungulu, Président de " Congo Na Biso"(CNB) et membre de la Dynamique de l’opposition, interpelle la classe  politique congolaise sur l’importance de trouver un consensus concernant la date du 19 décembre.

Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD, Freddy Matungulu brosse la situation politique de l’heure.

<span style="font-weight: 400;">Pourquoi Freddy Matungulu, compté parmi les acteurs clés de la Dynamique, ne fait-il pas partie des négociateurs ?</span>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em><span style="font-weight: 400;">La Dynamique de l’Opposition a reçu deux sièges au Dialogue. En tant que groupe, nous avons décidé de nous faire représenter par nos collègues Joseph Olenghankoy et Martin Fayulu. C’était une décision collective justifiée par nos champs de responsabilité respectifs au sein du Rassemblement. Cependant, nous tous travaillons ensemble, de l’intérieur et de l’extérieur, pour nous assurer de la qualité et du succès de la participation du Rassemblement  à ces très importantes assises.</span></em>

&nbsp;</blockquote>
<span style="font-size: 1.125rem; line-height: 1.6875rem;">Quelle différence vous trouvez entre les négociations politiques directes conduites par la CENCO et le dialogue tenu à la Cité de l’Union Africaine?</span>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>Le dialogue de la Cité de l’Union Africaine a été un monologue. En plus, le CNB et le Rassemblement avaient officiellement récusé son facilitateur, Edem Kodjo, dont le penchant pro-Majorité Présidentielle se passe de commentaire. Congo Na Biso ne pouvait prendre part à de telles discussions de légitimation d’un glissement sans fin. Notre parti ne pouvait être parmi les émetteurs d’un tel chèque en blanc à la kabilie, qui portait en lui les germes de la Présidence à vie qui est massivement rejetée par la population congolaise.Quant aux négociations qui se tiennent au centre inter-diocésain, conduites par la CENCO, elles sont manifestement d’une toute autre hauteur. Inclusif, et soutenu par une grande majorité de la population et de la classe politique, un tel accord sera mieux à même d’être exécuté avec succès, d’amener le pays aux élections, à l’exclusion de toute participation de Joseph Kabila de la course pour la prochaine présidentielle et, enfin, à l’alternance politique.</em></blockquote>
<span style="font-weight: 400;">Qu’attendez-vous des négociations politiques directes qui se déroulent au centre interdiocésain entre la Majorité au pouvoir et le Rassemblement?</span>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>Avant de répondre à votre question, je voudrais d’abord remercier la CENCO qui a redonné vie à ce projet dans sa dimension inclusive. Comme l’ensemble de la population congolaise, les militants de Congo Na Biso (CNB) souhaitent que les négociations nous sortent de cette crise de façon pacifique, mais en nous assurant que la Constitution de notre pays sera respectée. Le plus important pour le CNB est que nous puissions obtenir à l’issue de ces travaux la normalisation de la vie politique et économique en République Démocratique du Congo pour que les Congolais se remettent au travail et que le pays soit remis sur la voie du redressement, du développement socio-économique.</em></blockquote>
<span style="font-weight: 400;">A quelques jours de la date du 19 décembre, dans quel état d’esprit se trouvent les CBN et le Rassemblement politique ?</span>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>Comme le reste de la population congolaise, les militants de Congo Na Biso sont très inquiets et préoccupés dans la mesure où, sans un accord entre les deux parties en présence, les incertitudes politiques qui plombent le pays et son économie, le potentiel de violence qui nous ronge les cerveaux, tous ces facteurs négatifs vont se renforcer. Cette situation d’incertitude généralisée dans laquelle se trouve la RDC devrait nous (acteurs politiques) interpeller. Les  militants du CNB demandent à tous les acteurs politiques nationaux, particulièrement à ceux de la Majorité qui ont tous les leviers du pouvoir et qui gouvernent par défi depuis si longtemps, de n’avoir qu’un seul leitmotiv: travailler pour l’intérêt supérieur de la nation.</em></blockquote>
<span style="font-weight: 400;">L’un des points de divergence est le maintien ou non de Joseph Kabila à la tête du pays. Quel est votre point de vue sur cette</span><span style="font-weight: 400;"> question ?</span>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>Le Président Kabila a, lui-même, rappelé dans son dernier discours devant le Congrès que «son sort est réglé par la Constitution». C’est ce que la population demande, le Rassemblement aussi.</em></blockquote>
Interview réalisée par Franck Ngonga