<em>Patrice Bakenda est membre de l'Alliance pour la République et la Conscience Nationale(ARCN), parti politique de Justin Bitakwira. Il a pris part aux travaux du dialogue de la Cité de l’Union africaine en tant que délégué de la composante Opposition. Après avoir analysé la communication de la CENCO du vendredi le 21 octobre, <strong>Patrice Bakenda </strong>dit constater une ambigüité sur la position de la Conférence épiscopale nationale du Congo qu’il accuse de souffler le chaud et le froid. </em><strong>Tribune.</strong>
"La conférence de presse de la CENCO est restée dans la ligne logique qu'elle s'est tracée au lendemain des évènements tragiques du 19 et 20 septembre dernier. Date qui a coïncidé avec la suspension de sa participation aux travaux du dialogue, la publication d'une série de déclarations lues tantôt au dialogue, tantôt au conclave du rassemblement avec pour principal objectif, le souhait de voir l'ensemble des acteurs politiques autour d'une table.
Toutefois, il sied de préciser que l'inclusivité tant souhaitée à été aussi le leitmotiv de l'opposition au dialogue qui au jour même du lancement des travaux avait sollicité au travers son modérateur une suspension de travaux afin de lui permettre d'entrer en contact avec les autres pour essayer de les ramener autour de la table mais mal lui avait pris car il avait été éconduit avant même d'entamer ses premiers contacts et cela a été aussi le cas pendant tout le déroulement du dialogue tel le cas avec l'intervention d'Azarias Ruberwa avant le début des travaux en commissions. C'est toujours dans ce même souci qu'une porte est restée ouverte dans l'accord pour permettre à nos frères de nous y rejoindre.
S'agissant des propositions de la CENCO quant a l'organisation des élections en 2017, il nous faut rappeler ici, que le représentant de la CENCO au dialogue avait été présent et témoin, lors des négociations avec la CENI pour la fixation de la date, des efforts que la CENI devait consentir face à la détermination de l'opposition et de l'église que ces élections aient lieu en 2017. Ainsi, malgré les contraintes financières et techniques, l'opposition a pu arracher que la proposition de la CENI pour des élections organisés 504 jours après la clôture des opérations de refonte du fichier électoral, soit ramenée à 225 jours et la date du scrutin est passée au 30 avril 2018 en lieu et place de novembre 2018! Il faudrait aussi relever que la réduction sensible de ces délais est une pression supplémentaire que l'opposition au dialogue s'est volontairement mise car c'est elle qui sera a la tête du nouveau Gouvernement, qu'il lui faudra mobiliser dans un laps de temps plus court les fonds nécessaires pour la tenue de ces élections à cette date et que le défi a été accepté .
S'agissant de l'implication des Nations Unies dans le Comité de Suivi, nous tenons à préciser d'abord que la raison d'être du Comité de Suivi est de permettre, de suivre la matérialisation et l'applicabilité de l'accord. La CENCO peut être rassuré car le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC a été d'un grand apport pour l'atterrissage en douceur des assises de la Cité de l'Union Africaine (et non pas du camp tshatshi ou d'un camp militaire comme l'affirment certaines mauvaises langues ou personnes de mauvaise foi). Son discours lors de la cérémonie de clôture en est la preuve et dans lequel il a clairement déclaré que l'organisation d'un second dialogue est inopportune pour des raisons évidentes. Nul besoin de rappeler que le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies aura un rôle majeur à jouer dans le Comité de Suivi et dans la mise en oeuvre de l'Accord Politique. Nous comprenons le souci de la CENCO, qui est de voir tous les acteurs politiques congolais autour d'une table pour résoudre les problèmes politiques de l'heure mais nous pensons que la démarche pêche dans la méthodologie et donne la nette impression que la CENCO souffle le chaud et le froid en même temps. Que n'ont-ils pas fait, eux, les diplomates et autres personnalités tant nationaux qu'étrangers pour atteindre cet objectif? Nous en sommes tous témoins et nous les remercions pour cela car certains politiques congolais ont mis de l'eau dans leur vin et ont rejoins la caravane du dialogue pendant que d'autres se sont radicalisés davantage. Nous conseillons à la CENCO de se ressaisir pour redevenir effectivement l'église au milieu du village et non plus l'église au milieu de nulle part et de nous accompagner dans la prière pour que la RDC puisse enfin connaître des élections apaisées, crédibles, transparentes et l'alternance au pouvoir à partir de l'accord politique du 18 octobre 2016.
Par Patrice Bakenda