Est de la RDC: le PAM renforce son aide aux déplacés et sollicite en urgence 67 millions USD pour poursuivre son assistance durant trois mois 

ACTUALITE.CD

Dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), la situation humanitaire et sécuritaire continue de se détériorer en raison d’intenses combats opposant la rébellion de l’AFC/M23, appuyée par Kigali, aux forces gouvernementales sur plusieurs fronts dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, et ce, en dépit des initiatives diplomatiques de paix en cours sous l’égide des États-Unis et de l’État du Qatar.

C’est dans ce contexte que le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies intensifie ses efforts afin de fournir une aide vitale à plus de 210 000 personnes parmi les plus vulnérables, déplacées par les récentes violences dans l’est du pays. Bien que des vivres aient déjà été prépositionnés dans les zones affectées, le PAM a besoin, en urgence, de 67 millions de dollars américains pour poursuivre son assistance sur une période de trois mois.

« Cette crise alimentaire risque de s’aggraver sans mesures urgentes. Non seulement les personnes contraintes de fuir sont dans un besoin extrême, mais les familles qui leur ont offert un abri, déjà en situation d’insécurité alimentaire extrême, partagent leurs dernières provisions avec leurs voisins déplacés, les plongeant ainsi toutes dans un désespoir absolu », a déclaré, mardi 23 décembre, dans un communiqué, Cynthia Jones, directrice par intérim du PAM en RDC.

Selon le même communiqué, le PÄM vise à fournir aux familles déplacées et aux communautés d'accueil les plus vulnérables de la province du Sud-Kivu un kit de survie composé de céréales, de légumineuses, d'huile végétale, de sel iodé et d'une nutrition spécialisée afin de prévenir la malnutrition chez les jeunes enfants et les femmes enceintes ou allaitantes.

Les violences ont contraint de nombreuses personnes à fuir vers les pays voisins en quête de nourriture et d'un abri. Au Burundi, le PAM fournit des repas chauds à 71 000 nouveaux arrivants de la RDC dans des centres de transit. Au Rwanda, près de 1 000 personnes récemment arrivées ont bénéficié de repas chauds et d'une aide nutritionnelle. Un dépistage nutritionnel est effectué et le PAM distribue des aliments nutritifs spécialisés afin de prévenir la malnutrition parmi les nouveaux arrivants.

Pour apporter une aide d'urgence aux familles touchées par la récente crise, le PAM a besoin de toute urgence de 67 millions de dollars américains pour aider les personnes les plus vulnérables contraintes de fuir en RDC et de 12 millions de dollars américains au Burundi. Cette nouvelle crise survient alors que les opérations du PAM dans ces pays sont déjà gravement sous-financées. Afin de maintenir le fonctionnement de tous les programmes dans ces trois pays au cours des six prochains mois, le PAM a besoin d'urgence de 350 millions de dollars en RDC, de 39 millions de dollars au Burundi et de 17 millions de dollars au Rwanda.

« Sans soutien urgent et financement supplémentaire, nous ne pourrons pas répondre à une crise qui nous met au bord d'une catastrophe alimentaire », a prévenu Cynthia Jones, directrice par intérim du PAM en RDC. 

À l'heure actuelle et selon les chiffres des agences du système des Nations-Unies, l'on estime à 500 000 le nombre de personnes déplacées depuis le début des combats au Sud-Kivu début décembre, et les services essentiels de la province sont au bord de l’effondrement. Les structures de santé ont été pillées, les médicaments sont introuvables et les écoles restent fermées. Les communautés touchées sont confrontées à une extrême vulnérabilité, privées d’eau potable, de soins médicaux et de moyens de subsistance. L’éducation est fortement perturbée : plus de 391 000 enfants sont déscolarisés.

Le PAM est la plus grande organisation humanitaire au monde. Il sauve des vies en situation d'urgence et utilise l'aide alimentaire pour construire un chemin vers la paix, la stabilité et la prospérité pour les populations qui se remettent de conflits, de catastrophes et des conséquences du changement climatique.

Clément MUAMBA