Nord-Kivu : plus de 24 enlèvements et au moins quatre cas de viol signalés à Nyiragongo et dans les périphéries de Goma (OCHA RDC)

Carte du territoire de Nyiragongo
Carte du territoire de Nyiragongo

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA/RDC) a publié son rapport sur la situation humanitaire dans la province du Nord-Kivu, en particulier dans le territoire de Nyiragongo et la ville de Goma. Selon ce document couvrant la période du 1er au 31 octobre 2025, des affrontements sporadiques entre groupes armés ont été enregistrés dans le parc des Virunga, provoquant des déplacements pendulaires vers Goma.

"Au moins 150 ménages (environ 750 personnes) ont été contraints de fuir lors des combats des 19 et 20 octobre. Parallèlement, les violations des droits humains se sont poursuivies. Plus de 24 enlèvements et au moins quatre cas de viol contre des femmes et des filles ont été signalés, principalement dans les villages de Nyiragongo et les quartiers périphériques de Goma", indique le rapport rendu public mardi 18 novembre 2025.

Sur le plan sanitaire, OCHA/RDC souligne que Goma et le territoire de Nyiragongo font face à une double épidémie de mpox et de choléra. Entre janvier et octobre 2025, les Zones de Santé de Kirotshe, Goma, Karisimbi et Nyiragongo ont enregistré 7 235 cas de choléra, soit 76 % des 9 501 cas recensés dans l’ensemble de la province.

"Ces mêmes zones figurent parmi les plus touchées par la mpox, avec plus de 7 163 cas sur les 8 605 confirmés dans la province. Malgré cette situation alarmante, plusieurs partenaires ont dû arrêter leurs interventions faute de financements, entraînant un désengagement préoccupant de la riposte et un risque accru de propagation des épidémies", avertit encore OCHA/RDC.

Depuis le début de l’année, l’escalade du conflit et l’intensification des attaques de la rébellion AFC/M23, appuyée par le Rwanda au Nord et au Sud-Kivu, ont déplacé des centaines de milliers de personnes, aggravant une crise humanitaire déjà critique. Les violences ont fait des centaines de morts et des milliers de blessés, tandis que les routes coupées et l’insécurité compliquent davantage l’accès humanitaire.

Malgré ces conditions difficiles, les acteurs humanitaires poursuivent leurs opérations vitales en négociant l’accès aux zones affectées et en fournissant des soins médicaux d’urgence, une aide alimentaire ainsi que d’autres formes d’assistance essentielle. Selon l’ONU, il est impératif de garantir un accès humanitaire rapide, sans entrave et sécurisé aux populations dans le besoin, et de lever tous les obstacles existants.

En dépit des avancées annoncées dans le cadre des initiatives de médiation  notamment le processus de Washington piloté par les États-Unis pour le dossier RDC–Rwanda et l’implication du Qatar dans la crise opposant la RDC à la rébellion AFC/M23, la situation sur le terrain peine à s’améliorer. Face à ce constat, de nombreuses voix appellent les parties prenantes à respecter les engagements contenus dans les différents accords et déclarations signés, afin de faire taire les armes et offrir enfin une chance à la paix après près de trois décennies de conflit.

Clément MUAMBA