L’hôtel de ville de Kinshasa, qui avait formellement interdit l’accès de taxis-motos dans le centre-ville, tient à faire respecter cette mesure édictée par le président de la République. Cette fois, il a défini des limites, et pour la première fois, annonce des restrictions aux tricycles, communément appelés « moto ya trois pneus ».
Dans un communiqué lundi, Jésus-Noël Sheke, ministre provincial des transports, a précisé les axes routiers conduisant vers le centre-ville, sur lesquels les taxis-motos doivent désormais faire uniquement la dépose-reprise, sans un stationnement prolongé. Seules les motos privées et celles faisant des livraisons ne sont pas concernées par cette mesure de l’hôtel de ville.
Axes routiers et délimitations
Avenue des Huileries -Avenue Tombalbaye (Référence INRB)
Avenue de la Libération-Avenue Mont des Arts
Avenue Colonel Monjiba-Saut de mouton SOCIMAT (aile Rond-point SAFRICAS)
Avenue Bokasa-Avenue du Commerce/Bokasa
Avenue Kasa-vubu-Avenue du Commerce/Kasa-vubu
Avenue Wangata-Terrain Maman Yemo
Avenue du Kasaï-Avenue du Commerce/Kasaï
Avenue de Poids Lourds-Pont BRALIMA
Avenue du Flambeau-INA
Avenue Haut Commandement-Entrée du Camp KOKOLO/Sergent MOKE
Avenue de l'OUA-Rond-point SAFRICAS
Les tricycles, pas sur les boulevards Lumumba, Triomphal…
Les tricycles, désignés par « moto ya trois pneus » à Kinshasa, pullulent chaque jour sur les artères de la capitale. Ils sont même visibles sur les grands boulevards, surtout sur le boulevard Lumumba, l’artère routière la plus longue de Kinshasa (de Maluku jusqu’à Limete, 1ère rue).
« Afin de réduire les risques élevés d'accidents et de congestion, il est strictement interdit aux tricycles affectés au transport des personnes et des biens de circuler sur les grandes artères ci-après : Boulevard LUMUMBA, Boulevard SENDWE, Avenue de Libération, Boulevard du 30 juin, Boulevard Triomphal, Avenue des poids lourds, Avenue Kasa-vubu, Avenue Mondjiba, Avenue Nguma, Avenue du Tourisme (Axe NZELA YA MAYI), Place Kintambo Magasin », peut-on lire.
Par ailleurs, le ministre Jésus-Noel précise que « les tricycles ne peuvent circuler que dans les quartiers secondaires et sur les routes communales à faible trafic. A cela, s'ajoute, le chargement des marchandises excédant les poids réglementaires. Il est également interdit le stationnement anarchique aux abords des marchés, écoles, hôpitaux, carrefours et autres ».
Des sanctions et amendes contre les contrevenants
Ces mesures ne sont pas dépourvues de contrainte. Le ministère provincial des transports prévient que les taxis-motos qui seront surpris dans les zones interdites seront immédiatement saisis et mis en fourrière pendant 30 jours, et seront obligés de payer une amende de 500.000 francs congolais. Quant aux tricycles, eux, verront leur autorisation de transport suspendue pendant 15 jours, et vont devoir payer 500.000FC, assortis de frais de fourrière.
« La Division Urbaine des Transports avec les concours de la Police Nationale Congolaise, la Brigade Spéciale de Protection de l'Environnement ainsi que la Régie des Fourrières et de Contrôle Technique sont instruites de procéder à de contrôle permanent et aléatoire sur les axes concernés. Toute forme de tracasserie, tolérance ou complicité expose l'agent fautif à des sanctions administratives sévères », conclut ce membre du gouvernement Daniel Bumba.
Malgré plusieurs interdictions, depuis Kimbuta et Ngobila, la présence de motocyclistes a au contraire augmenté, leurs bavures régulièrement dénoncées dans le centre-ville.
Samyr LUKOMBO