La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont paraphé vendredi 7 novembre 2025, le texte intégral du Cadre d’intégration économique régionale (CIER), volet économique de l’Accord de paix de Washington signé le 27 juin 2025 sous les auspices des États-Unis d’Amérique. Ce paraphe constitue l’une des principales résolutions issues de la quatrième réunion du Comité conjoint de suivi de l’accord.
Considéré comme une étape majeure par les États-Unis et le Qatar, deux médiateurs du processus de paix dans la région des Grands Lacs, cet acte est également salué par le Gouvernement congolais, qui réaffirme que la mise en œuvre effective du cadre économique demeure subordonnée au respect intégral des engagements sécuritaires pris dans l’Accord de Washington.
"Le Gouvernement de la République démocratique du Congo rappelle que la mise en œuvre effective de ce cadre prendra effet au terme de la bonne exécution du Concept d’Opérations (CONOPS) annexé à l’Accord du 27 juin 2025 et de l’Ordre opérationnel adopté par les parties dans le cadre du Mécanisme conjoint de coordination de sécurité, approuvé par le Comité conjoint de supervision. Cela établit ainsi un lien indissociable entre sécurité, stabilité et développement, et souligne que le rétablissement d’une paix intégrale doit précéder les affaires économiques" indique le communiqué du gouvernement publié le samedi 8 novembre 2025.
Et de poursuivre :
"Le Gouvernement de la République démocratique du Congo réaffirme sa détermination à maintenir la dynamique de paix engagée et à traduire ses efforts diplomatiques en résultats concrets sur le terrain, dans l’intérêt de son pays et de la région des Grands Lacs".
Le Cadre d’intégration économique régionale (CIER) définit les axes prioritaires de coopération économique et de développement entre la RDC et le Rwanda, traduisant les dividendes attendus de la paix en opportunités concrètes de croissance et de prospérité pour les populations.
La quatrième réunion du Comité conjoint de surveillance a constaté la lenteur des progrès enregistrés depuis la signature de l’Accord de paix et a décidé de redoubler d’efforts pour en accélérer la mise en œuvre. Les parties se sont accordées sur des actions concrètes à court terme, notamment la neutralisation du groupe armé FDLR et de ses alliés, ainsi que l’accélération du désengagement des forces et la levée progressive des mesures défensives par le Rwanda.
Les participants ont également examiné les préparatifs des opérations conjointes dans une zone d’intérêt désignée, adopté un accord de mise en œuvre et salué les efforts des deux parties visant à traduire leurs engagements en actions tangibles sur le terrain.Ils ont en outre réaffirmé leur volonté de s’abstenir de toute action ou rhétorique hostile, y compris les attaques politiques ou déclarations susceptibles de compromettre la mise en œuvre intégrale de l’Accord de paix, y compris dans les forums internationaux.
Le Gouvernement congolais a exprimé sa gratitude aux États-Unis d’Amérique, à l’État du Qatar, à la République du Togo et à la Commission de l’Union africaine pour leur accompagnement constant et leur engagement en faveur de la paix, de la stabilité et du développement dans l’Est de la RDC et dans l’ensemble de la région des Grands Lacs.
L’Accord de Washington et le Processus de Doha constituent les deux volets complémentaires des initiatives diplomatiques en cours visant à mettre fin aux conflits persistants dans l’Est de la RDC, en particulier ceux impliquant le Rwanda et les groupes armés tels que le M23. Alors que l’Accord de Washington, soutenu par les États-Unis, vise à restaurer les relations bilatérales et la coopération sécuritaire entre Kinshasa et Kigali, le Processus de Doha se concentre sur les dimensions internes du conflit, notamment la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire et la réintégration des groupes armés.
Clément MUAMBA