Le cri d’alarme du dramaturge congolais Djo Ngeleka : “Je suis arrêté comme prisonnier en Zambie pour une raison peu évidente”

L’auteur, metteur en scène et humoriste congolais Djo Kazadi Ngeleka est en prison en Zambie. Arrêté ce 2 octobre suite à une affaire de passeport et de cachet à apposer par le service d’immigration, il a poussé un cri d’alarme en guise d’alerte à la communauté congolaise pour son cas.

« Au secours, je suis arrêté comme prisonnier en Zambie à Mansa. Pour une raison peu évidente. Besoin d'aide s'il vous plaît », a-t-il écrit sur son compte Facebook.

Depuis environ 24h, ses seules nouvelles sont les prévisions de sa femme, Solange Muneme, qui explique la vraie raison.

« Il revenait de Tanzanie en passant par la Zambie avec un visa double entrée apposé sur son ancien passeport (déjà plein). À la frontière, l'immigration a refusé de mettre le cachet de sortie dans ce passeport sous prétexte qu'il n'y avait plus de pages libres, et a aussi refusé de le mettre dans son nouveau passeport puisqu'il n'y avait pas de visa dedans. Depuis ce matin, il est détenu à la prison de Mansa en Zambie », explique-t-elle.

La communauté culturelle congolaise s’indigne de cette situation et les messages et appels à sa libération se multiplient depuis la soirée de ce jeudi. Si la situation ne se décante pas, certains sont prêts à se rendre au consulat zambien en RDC pour clarifier la situation. Aucune nouvelle officielle n’a été annoncée de la part des autorités congolaises aussi bien provinciales que nationales.

Djo Ngeleka est originaire de Likasi et est coordonnateur de la compagnie La Seringu’arts de Lubumbashi. Il est l’auteur de "Le Lac", une pièce de théâtre qui s’inscrit dans la tradition du théâtre engagé congolais. Loin d’évoquer un lac géographique, l’auteur en fait une métaphore de la société africaine plongée dans le désordre, l’absurde et la tragédie.

À travers cette œuvre, Djo Ngeleka a mis en lumière les contradictions et les souffrances d’un peuple confronté à des situations chaotiques qui semblent inévitables. L’humour, l’ironie et le décalage servent d’outils pour aborder des réalités douloureuses, en amenant le spectateur à réfléchir sans pour autant sombrer dans le désespoir.

Kuzamba Mbuangu