Un forum de paix sera organisé dans la province de Maï-Ndombe, en proie aux conflits communautaires, fonciers et coutumiers dans plusieurs territoires, dont Kwamouth, Bolobo et Yumbi. Comme au Kwilu et au Kwango, le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur et Sécurité, Jacquemin Shabani, a fait cette annonce samedi lors d’un meeting populaire tenu à la tribune centrale d’Inongo.
Parmi les grands conflits à résoudre figure la crise des Mobondo, dans le territoire de Kwamouth, qui a affecté la situation sécuritaire dans l’ensemble de la région.
Jacquemin Shabani a évoqué la problématique du retour des déplacés internes et des réfugiés qu’il a rencontrés dans la République du Congo et qui sont déterminés à retourner dans leurs villages.
Il a rassuré avoir déployé à Inongo une équipe qui travaille à définir les termes de référence du forum de paix, en parallèle avec les contacts entretenus avec le caucus des élus de Maï-Ndombe.
« Ce forum de paix ne concernera pas seulement les conflits communautaires, mais aussi tous les autres qui existent dans la province de Maï-Ndombe, qu’il s’agisse des conflits de limites des territoires et groupements, ou du vivre-ensemble », a-t-il précisé.
Et de poursuivre : « J’étais en voyage au Congo d’en face pour voir nos frères qui y ont trouvé refuge. Ce que je retiens de mes échanges avec eux, c’est que la plupart veulent rentrer dans leurs villages. C’est ainsi qu’on organisera un forum de paix au Maï-Ndombe, pour préparer leur retour et mettre fin aux conflits communautaires, que ce soit à Kwamouth, à Bolobo, partout dans la province, afin que les déplacés internes et les réfugiés qui sont dans les pays voisins puissent revenir »
La province de Maï-Ndombe est l’une des entités qui ont connu les conflits les plus sanglants de la République démocratique du Congo. En 2018, le conflit communautaire entre les Banunu et les Batende avait fait plus de 500 morts, d’après l’ONU, avec d’incalculables dégâts matériels et des blessés. Quatre ans plus tard, le territoire de Kwamouth s’est vu transformé en théâtre d’atrocités à la suite du conflit entre les Teke et les Yaka, ayant donné naissance au phénomène Mobondo. Le nombre de morts, estimé à plusieurs milliers, ne fait pas l’objet de bilans unanimes.
En janvier dernier, un conflit a été étouffé dans l’œuf dans le territoire de Bolobo. Les tensions naissaient entre les communautés Teke et Banunu autour des contestations de l’installation d’un chef coutumier. La réconciliation organisée par l’autorité provinciale a permis de maintenir la paix.
Jonathan Mesa