Se dirige-t-on vers la fin du bureau Papy Mantezolo Diatezua à la tête de l'Assemblée provinciale du Kongo Central ? À la veille de la rentrée parlementaire prévue ce mardi 30 septembre sur toute l'étendue du territoire national excepté dans les provinces sous état de siège et zones sous contrôle de la rébellion de l'AFC/M23, 23 députés provinciaux sur les 38 viennent de signer une pétition pour le départ du président et de son vice-président.
Ce groupe d'élus reproche à ces deux personnalités notamment l'entrave aux initiatives parlementaires, la violation multiple de règles de passation des marchés publics (acquisition véhicules, construction du nouveau bâtiment de l'Assemblée Provinciale), détournement de fonds publics dans l'acquisition de véhicules des députés, le manque de traçabilité de fonds alloués à l'Assemblée provinciale du Kongo Central et autres griefs.
" Il y a déjà 23 signatures, ce qui est largement au-delà parce que notre Assemblée comprend 40 députés mais actuellement 38 sont éligibles, avec 23 nous dépassons déjà la majorité ", a expliqué Omega Mbadu, député provincial du Kongo Central, à ACTUALITE.CD.
À la question de savoir si le contexte est approprié et pourquoi ne pas privilégier la stabilité institutionnelle de la province dans un contexte où le pays fait face à l'agression rwandaise, l'élu de Boma estime que la stabilité des institutions équivaut également au respect des textes, à la bonne gouvernance.
" La stabilité, c'est aussi le respect des textes, c'est aussi une gestion transparente. Je vous parle en ma casquette de questeur honoraire de l'Assemblée provinciale, c'est aussi la liberté d'expression en ne bloquant pas les initiatives parlementaires des députés, c'est l'outil de travail des députés quand vous devenez à la merci du gouverneur à quoi sert le député ? Donc stabilité ne veut pas dire qu'il faut tolérer la corruption, il faut tolérer le détournement, il faut tolérer l'instrumentalisation même de l'Assemblée provinciale. C'est le vice-président qui est chargé des actions parlementaires selon notre règlement intérieur ", a expliqué Omega Mbadu.
Plusieurs élus ont signé cette pétition portée par le député provincial (Udps/Tshisekedi) Muntu Lezi, élu de Boma également. Cette situation qui engendra sûrement une crise institutionnelle intervient dans un contexte où la première ministre Judith Suminwa y entame une itinérance de travail dès ce lundi selon sa cellule de communication.
À Kinshasa, le gouvernement central, via le ministère de l'intérieur, sécurité, décentralisation et Affaires Coutumières multiplie des initiatives pour renforcer la cohésion entre institutions provinciales mais jusque-là elles peinent à donner des résultats escomptés. C'est le cas du dernier atelier organisé début septembre de l'année en cours sur les mécanismes de fonctionnement et de stabilisation des institutions provinciales.
Clément MUAMBA