En mission officielle à Paris dans le cadre de la table ronde internationale sur les proximités urbaines durables, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba Lubaki, a exposé la vision d’une capitale en pleine transformation. Face aux défis d’une urbanisation rapide et souvent anarchique, le numéro un de la mégapole congolaise a plaidé pour une ville de proximité, inclusive et résiliente, capable de répondre aux besoins de ses habitants.
Avec plus de 17 millions d’habitants et une croissance démographique vertigineuse, Kinshasa fait face à des inégalités territoriales profondes. « Les quartiers centraux disposent d’infrastructures, tandis que les périphéries manquent d’eau, d’électricité, d’écoles et de centres de santé », a reconnu le gouverneur, dressant un tableau lucide d’une ville à deux vitesses.
Mais loin de se résigner, Daniel Bumba a détaillé une série d’initiatives telles que le renforcement des réseaux d’eau et d’électricité, déploiement de mini-réseaux solaires pour les zones non raccordées et soutien aux initiatives communautaires pour la gestion des ressources et des déchets. Sur le plan environnemental, il a évoqué le partenariat avec la Banque mondiale pour créer un atlas de la végétation urbaine et intégrer des espèces comme le manguier et la citronnelle dans la lutte contre l’érosion, les inondations et les vagues de chaleur.
Au-delà des infrastructures, le gouverneur a insisté sur la nécessité d’une gouvernance urbaine forte et inclusive, mobilisant le pouvoir central, les partenaires internationaux, le secteur privé et les communautés locales.
Avec cette intervention, Kinshasa ne se contente pas de suivre les tendances mondiales, elle tente de les adapter à sa réalité, entre fractures sociales, défis climatiques et ambitions de modernité.