RDC: le CNSA recommande au gouvernement de faire surseoir le procès contre Kabila, «qui risque de fracturer la nation »

Joseph Kabila lors des consultations à Goma
Joseph Kabila lors des consultations à Goma

Le Conseil National de Suivi de l'Accord et du Processus Électoral (CNSA) a jugé inopportune l'ouverture devant la haute cour militaire du procès contre l'ancien président de la République, Joseph Kabila, accusé pour plusieurs griefs, dont la trahison et participation à un mouvement insurrectionnel. Cette institution hors mandat invite le gouvernement à faire surseoir l'affaire qui, selon elle,  «risque de fracturer la nation ».

Dans un communiqué, le CNSA qui tient sur la paix, propose que ladite question soit gardée pour être traitée lors de l'éventuel dialogue national, exprimant son vœu de voir Félix Tshisekedi et Joseph Kabila se surpasser au profit des souffrances des populations. 

«En ce moment où les Congolais ont les yeux tournés vers un dialogue national inclusif où les filles et fils de ce pays vont se retrouver pour débattre de la crise multiforme que traverse le pays, le CNSA juge inopportune l'ouverture du procès devant la Haute Cour militaire contre l'ancien Président de la République, Joseph KABILA KABANGE, ce qui risque de fracturer la Nation, en nous divisant davantage, nous éloignant ainsi des objectifs tant attendus dudit dialogue. Le CNSA recommande au Gouvernement de faire surseoir le procès contre l'ancien Président de la République, estimant que toutes ces questions seront versées au Dialogue qui prendra des décisions qu'il jugera utiles pour l'intérêt  supérieur de la Nation. Le souci majeur du CNSA est de voir le Président en exercice et l'ancien Président se surpasser en pensant aux souffrances de la population et pour ne pas hypothéquer les futures alternances politiques dans notre pays», lit-on.

Rappelant la première alternance politique que les deux hommes ont rendue possible, le CNSA reconnaît que «ces deux grandes personnalités ont fait naître un grand espoir dans l'esprit du peuple congolais que la République Démocratique du Congo entrait définitivement dans le concert des nations démocratiques...».

Ouvert vendredi 25 Juillet dernier, le procès contre l'ex chef de l'État, absent, a été renvoyé à ce vendredi 31, peu après la constitution de la partie civile de la République. Les avocats ayant fait cette constitution à l’audience ont sollicité une remise pour leur permettre de compulser les pièces du dossier et préparer leurs défenses. Demande à laquelle la Haute cour a accédé et a renvoyé l’affaire.

Le ministère public a demandé que Kabila qui n’est pas présent au procès soit jugé par défaut.

Sa famille politique à Kinshasa dénonce «un théâtre, une mise en scène visant à écarter un acteur politique majeur à la place d’une démarche pour la paix et la cohésion nationale». 

Une deuxième audience dans cette affaire a eu lieu ce jeudi 31 juillet. Des procès-verbaux ont été lus et preuves visuelles projetées.

Lire ici: Procès Joseph Kabila : début de l’instruction en l’absence du prévenu, des procès-verbaux lus et plusieurs preuves examinées

Samyr LUKOMBO