Coupe du Congo : « l’objectif, c’est de gagner d’abord » (Daula Lupembe)

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Daoula Lupembe

L’AS Simba de Kolwezi est à une marche d’entrée dans l’histoire. La grande finale de la Coupe du Congo face au FC MK Étanchéité est en moins de 24h (ce dimanche 20 juillet 2025 à 15h) au stade des Martyrs. Les Kamikazes n’ont pas à se rater pour une première fois à ce niveau de compétition.

C’est l’aboutissement auquel Daula Lupembe s’attendait certainement à deux ans seulement de mandat à la tête des Lions. À 58 ans, Lupembe, en homme de défis ne pensait pas en arriver là aussi rapidement en un rien de temps. Heureusement pour lui, il n’a pas mis du temps pour donner un sens au travail (un chantier béant de la reconstruction profonde et progressive) qui l’attendait avec le locataire du stade Dominique Diur.  À la vitesse d’une guêpe « le projet commençait depuis que je suis arrivé à Simba la saison passée », a t-il indiqué. Toute de suite, « Il fallait atteindre les objectifs à court, à moyen et à long terme », ajoute-t-il. « La saison passée », pour ce faire « il était question qu’on se maintienne en passant par les playdown », informe t-Il. Cette saison, paraphrase t-il : « il fallait aller un peu plus haut, on est passé aux playoffs, ça n’a pas été facile. C’est ici, le lieu de reconnaître qu’on a fait les résultats en dents de scies. On a pas été fameux. Nous nous sommes lancés dans cet autre esprit qui est la Coupe du Congo. Aujourd’hui, on est arrivé en finale, l’appétit venant en mangeant, on pouvait croire ».

Le ton est donné dans l’état major rouge et blanc : « on gagne ou on gagne », tel est le leitmotiv. Les primes des buteurs soit :  un but à chacun est fixé à 10.000 $ par l’un des collaborateurs de la gouverneure du Lualaba et présidente de l’AS Simba, Fifi Masuka Saïni. En cas de succès, les Lualabais (depuis le démembrement du grand Katanga en 2016) deviendront à jamais les premiers à être couronner vainqueur de la Coupe du Congo après 9 ans de vache maigre, succédant au FC St Éloi Lupopo. Par dessus tout : Simba, sera le premier club de la capitale mondiale du  cobalt à glaner un titre national. Le vœu strict sans équivoque de Daula Lupembe et la détermination des mécènes du club s’entremêlent pour accoucher d’un triomphe retentissant. Le coach de Simba en homme de la situation prône un seul credo qu’est de voir ses pions se sublimer naturellement. Le fait déjà de disputer la finale d’une compétition d’une telle ampleur «  la motivation, elle est naturelle », tonne le médaillé d’or avec l’OC Rennaisance en 2016 qui fait savoir que jouer un tel match avec un enjeu : la qualification en Coupe de la Confédération en prime « c’est le rêve de tout sportif ou joueur de football surtout en République démocratique du Congo ».

Daula Lupembe digère mal le fait qu’un compétiteur digne de ce nom s’attend à être booster à l’approche d’une telle affiche. L’ancien entraîneur de Cilu « pense quand on joue une finale. Les mots ne sont pas à chercher en moins d’être inconscient. Les mots ne sont pas à trouver pour un joueur qui joue une finale surtout qu’après la dite finale, il y a une place africaine », épingle véhément le sexagénaire qui gronde de surcroît que « la motivation », elle « est naturelle. Les joueurs jouent gros, l’objectif, c’est de gagner d’abord ». Après une victoire, poursuit t-il « des conséquences sont légions : il y a l’honneur et la visibilité. Nos joueurs sont suffisamment avertis. Je ne suis qu’un simple technicien, je ne suis pas un devin ou magicien pour prédire l’avenir. Il faut noter, si on est là, c’est pour gagner, ce n’est pas par hasard qu’on est là. Le résultat dans une finale, c’est de gagner. Tout ce qui reste, c’est de concocter un plan de jeu permettant à ces joueurs de s’exprimer à leur vrai valeur et leur vrai niveau ».

De ce fait « ça passe aussi par la gestion de stress. Nous parlons des jeunes qui vont être sur le terrain. Le côté gestion émotionnel va peser pour permettre à ses joueurs de s’exprimer à leur vrai niveau. Il y a des visites à tout moment, tout ça constitue de pression ». La crainte de l’entraîneur au CV pléthore est bien réel. Il peste le faite que cette pression qui atteint de plus en plus son paroxysme constitue d’un frein au déploiement du jeu de Nsona, Thang, Mangoba… Pire, à en croire Daula « Il y a même de ceux qui se évertuent de contacter les joueurs, on ne sait pas les empêcher, c’est aux joueuses de s’interpeller pour éviter d’être emporté et que l’enjeu prenne le dessus sur le jeu. Demain, sauf imprévu dans les tribunes, il y aura la première personnalité du pays, ce n’est pas facile, ils le savent, c’est une préoccupation réelle. Nous y travaillons, nous pensons devoir gérer ça », s’attend t-il.

MK qui sera devant son public, sur ses terres a de quoi sauter dessus pour asséner le gros coup. Le club de Kinshasa s’illustre dans cette campagne avec une sobriété de grand chemin. L’équipe de Max Mokey Nzangi a des valeurs intrinsèques sur lesquelles s’appuyait. À cet effet « Il va falloir respecter cette équipe de MK. C’est une équipe athlétiquement au point. Ils ont fait tomber plusieurs et c’est avec manière. Leur dernier match, c’était face à l’un des grands du pays, l’AC Rangers. Ils ont maîtrisé cette équipe aussi Athlétique qu’eux. Il a un vieux Briscard là-bas qui fait des dégâts, je le connais, Dark c’est quelqu’un qui dans ce pays. C’est un adversaire qu’on connaît même si on a pas des précisions par rapport à ce qu’ils sont, on a une idée sur ce qu’ils peuvent présenter sur le terrain. Nous avons un portrait robot qu’on va mettre sur le terrain. Je n’aime parler des individus, c’est Simba, 11 bonhomme qui vont montrer demain pour jouer MK », clos Daula.


Jenovic Lumbuenadio