Sud-Kivu : Human Rights Watch alerte sur une crise humanitaire critique après la prise d’Uvira par l’AFC/M23

Rapatriement des réfugiés rwandais à partir de Goma
Rapatriement des réfugiés rwandais à partir de Goma

Dans son communiqué publié ce lundi, Human Rights Watch fait état d'une situation humanitaire « critique » à Uvira et dans ses environs, après l’offensive menée par l’AFC/M23 et les forces rwandaises dans cette ville du Sud-Kivu. Selon l’organisation, les combats ont provoqué des déplacements massifs de population alors que l’accès à l’aide humanitaire se réduit fortement.

D’après des chiffres cités par Human Rights Watch provenant des Nations Unies, « environ 200 000 personnes ont fui les combats, dont plus de 30 000 qui ont traversé vers le Burundi ». Des réfugiés congolais arrivés au Burundi ont déclaré à l’organisation qu’ils recevaient « peu ou pas d’aide humanitaire ».

Les structures de santé locales sont sous pression. Human Rights Watch indique que les hôpitaux et centres de santé ont été débordés dans un contexte où l’aide humanitaire a diminué en raison du manque d’accès et des manques de financement.

L’organisation souligne également la suspension de l’assistance alimentaire dans la province. « Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies a suspendu son aide à travers le Sud-Kivu aggravant les conditions de vie des déplacés et des populations restées dans les zones affectées par les combats  ».

HRW appelle les forces présentes sur le terrain à garantir l’accès humanitaire et la protection des civils. Elle demande en particulier aux autorités rwandaises et au M23 de « garantir l’accès aux articles essentiels à la survie des populations, tels que l’eau, la nourriture et les médicaments ».

Pour Human Rights Watch, l’absence d’amélioration humanitaire malgré les engagements diplomatiques récents est alarmante. « Les Accords de Washington traitant de la situation dans l’est du Congo n’ont pas permis une meilleure sécurité ni un meilleur accès à l’aide pour les civils près d’Uvira dans le Sud-Kivu », a déclaré Clémentine de Montjoye, chercheuse principale sur les Grands Lacs au sein de l’organisation. 

Alors que les besoins humanitaires augmentent rapidement, Human Rights Watch exhorte les partenaires internationaux à agir. « La situation à laquelle sont confrontés les civils du Sud-Kivu est de plus en plus périlleuse et les besoins humanitaires sont considérables », avertit l’ONG, appelant à un renforcement urgent de l’aide et à la protection effective des populations civiles.

Prisca Lokale