Maï-Ndombe : insalubrité, dysfonctionnement et rupture d'intrants à l'hôpital général d'Inongo

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Hôpital général de référence d’Innongo

Une situation inquiétante s’observe à l’Hôpital général de référence d’Inongo, chef-lieu de la province de Maï-Ndombe. Insalubrité, dysfonctionnements et manque d’intrants : c’est le constat fait vendredi par le Ministre provincial de la Santé, Dr Nickel Bokoni Mbo, lors d’une visite effectuée dans cet établissement sanitaire. Des débris de flacons, de médicaments et de papiers sont jetés en masse dans des coins de la cour, elle-même envahie par les herbes.

Le dépôt pharmaceutique n’existe que de nom. Le Ministre, qui l’a visité, a pu y compter à peine quelques médicaments, les étagères restant presque vides.

" Parmi tous les hôpitaux généraux de la province, c’est l’hôpital le plus sale à tous les niveaux. Les pavillons sont sales, l’environnement et tout " a déclaré le Ministre provincial.

Et de poursuivre :

" J’ai été malade. Quand on m’a amené ici, je pensais que c’était pour me tuer. Les infirmiers viennent quand ils veulent, et rentrent quand ils veulent, les médecins aussi. Le médecin chef de staff… J’ai été ici à 20 heures mais je n’ai vu le médecin qu’à 22 heures pour me consulter. Le médecin de garde avait quitté l’hôpital pour aller suivre un match ailleurs. Ça me fait mal de voir une pharmacie d’hôpital dans cet état. C’est une pharmapoche. Des choses se font ici et l’argent n’est pas versé dans la comptabilité de l’hôpital", a déploré Dr Nickel Bokoni Mbo.

Maï-Ndombe, nouvelle province de la RDC depuis 2015 à la suite du découpage territorial, fait face à plusieurs défis, plus de 9 ans après. Pas d’infrastructures de qualité dans les domaines routier, sanitaire et éducatif. Le ravitaillement en produits de première nécessité reste un sérieux problème en raison de l’enclavement de la province. Il n’y a pas de morgue fonctionnelle, ni de bonnes embarcations pour la navigation sur le lac Maï-Ndombe et les rivières.

Jonathan Mesa