ONU: La France réitère son soutien "sans relâche" à la dynamique engagée par les processus de paix et appelle toutes les parties à respecter pleinement leurs engagements

Réunon du conseil de sécurité de l'Onu
Réunon du conseil de sécurité de l'Onu

La situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) continue de se détériorer dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et Sud-Kivu en dépit des initiatives diplomatiques au niveau international. Des affrontements armés entre les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda et les Forces armées de RDC (FARDC) se poursuivent augmentant davantage le nombre des personnes déplacées.

Pour Jay Dharmadhikari, Représentant Permanent adjoint de la France, chargé d'affaires ad intérim auprès des Nations-Unies, cette situation souligne la nécessité renouvelée de soutenir sans relâche la dynamique engagée par les processus de paix.

"La République démocratique du Congo et le Rwanda ont conclu un accord de paix le 27 juin dernier avec la facilitation des Etats-Unis. Cet accord doit permettre des progrès en vue d’une paix durable dans l’est de la RDC et dans l’ensemble de la région des Grands Lacs. La France a salué cette avancée et elle encourage vivement les parties à honorer de bonne foi leurs engagements. Cela inclut le retrait des Forces rwandaises de défense hors du territoire congolais, l’arrêt de tout soutien étranger à l’ensemble des groupes armés, y compris celui des Forces rwandaises de défense au M23, tout autant que cela inclut la neutralisation des FDLR", a déclaré vendredi 22 août 2025 le représentant de la France aux Nations-Unies.

Dans le même chapitre, la France a appelé au respect des engagements pris par la RDC et l’AFC/M23 dans la déclaration de principes, signée le 19 juillet à Doha, mettant notamment en place un cessez-le-feu. 

"Nous saluons l’engagement du Qatar et soutenons la reprise et la conclusion de pourparlers à Doha en vue d’un accord global de paix qui soit conforme à l’objectif de restauration de l’autorité étatique de la RDC, dans le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté congolaises", a souligné le représentant de la France aux Nations-Unies.

Par ailleurs, Il a rappelé que le Conseil doit rester mobilisé pour veiller au suivi et au respect de la mise en œuvre de la résolution 2773 du Conseil de sécurité adoptée à l’unanimité, et des accords qui y concourent. Dans cette résolution, dit-il,le Conseil a exprimé sans ambiguïté les obligations qui incombent aux parties, autour d’une conviction centrale : il n’y a pas de solution militaire au conflit dans les Grands Lacs. Seul le dialogue doit permettre de traiter les causes profondes des conflits en vue d’une paix durable.

"Nous sommes déterminés à travailler à cette fin avec le médiateur de l’Union africaine, ainsi qu’avec les Etats-Unis, le Qatar et l’ensemble des acteurs engagés dans la réussite des différents processus de médiation. Nous rappelons la nécessité de la convergence et de la coordination entre ces initiatives, ainsi que du rôle central pour les Nations Unies. La France poursuivra son engagement en faveur de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC, de la paix, de la stabilité et de la sécurité dans l’ensemble de la région" a martelé le représentant de la France aux Nations-Unies.

Cette réunion du conseil de sécurité de l'ONU obtenue grâce aux États-Unis intervient alors que les ONG multiplient les alertes. Amnesty International a dénoncé mercredi des exactions commises tant par l’AFC/M23 que par les groupes armés pro-gouvernementaux wazalendo dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu : exécutions sommaires, viols collectifs, enlèvements de patients et attaques d’hôpitaux. L’ONG appelle le Rwanda à assumer ses responsabilités et demande au président Félix Tshisekedi de poursuivre les combattants wazalendo auteurs de crimes.

Dans le même chapitre,Human Rights Watch a accusé l’AFC/M23 d’avoir massacré plus de 140 civils en juillet près du parc des Virunga, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), la plupart des victimes étant des agriculteurs hutus. Selon des sources locales citées par Actualité.cd, les rebelles de l’AFC/M23 ont installé mardi une nouvelle position entre Kibati et Kaliki, dans le territoire de Walikale, après plusieurs affrontements avec les milices wazalendo. Des mouvements de population ont été signalés dans les villages voisins de Kangati et Ngenge.

Ces violences surviennent moins de deux mois après la signature, le 27 juin à Washington, d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, sous médiation américaine.

Clément MUAMBA