Tanganyika : entre attentes et espoirs, le cri de détresse de la population de Manono face à son lithium et le retard de son développement

Mines de Manono Lithium, vue aérienne
Mines de Manono Lithium, vue aérienne

La République Démocratique du Congo possède l'un des plus grands gisements de lithium dans le monde. Le lithium, c’est un minerai très recherché aujourd’hui car faisant partie des composantes pour la fabrication des batteries rechargeables pour les appareils électroniques. D’ailleurs, les gisements de lithium à Manono intéresseraient l’administration Trump dans la perspective du deal minier entre la RDC et les Etats-Unis.

Il faut dire qu’il y à 6,6 millions de tonnes de ce minerai dans le sous-sol du territoire de Manono, dans la province du Tanganyika, Sud-Est du pays. 

Son exploitation pourrait placer la province à l'avant-garde de la révolution des énergies vertes. Pendant ce temps, la population locale s'inquiète du retard pris dans le démarrage de l'exploitation de ce minerai d'avenir, avec notamment la détérioration de sa situation socio-économique.

“Jusque là, les choses patinent même s'ils ont déjà commencé l'installation de l'usine. La population attend et s'inquiète du fait que le projet d'exploitation de son lithium tire en longueur. L'opportunité qui est donné à la province du Tanganyika et même à l'état congolais de produire le lithium est en train de passer inutilement. Même la population qui attend une transformation du point de vue économique et social est aussi en retard, et on ne sait pas quand est-ce que ce projet de l'exploitation de lithium à Manono aura de l'explosion pour donner un avenir meilleur à la population environnante”, explique à ACTUALITE.CD, abbé Moïse Kiluba de la société civile de Manono, dans le Tanganyika.

Ce prêtre catholique et acteur engagé dans la société civile à Manono note que malgré les travaux d'étude de faisabilité et le paiement de certains agents œuvrant dans la filiale de Zijin Mining avec la société publique congolaise Cominiere, la situation ne tient toujours pas. Rien alors ne prouve que cette cité a été une contrée minière pendant plus de 60 ans. En dehors du quartier Makomeno, autrefois habité par des Belges, aucune avancée n’est visible sur le terrain.

“Quand vous regardez la vie sociale de la population, elle est misérable. Aujourd'hui, à Manono, même quand c'est Manono lithium qui paie, mais on ne sent pas l'impact de la présence monétaire, l'argent ne circule pas. Bref, il y a mauvais paiement”, dit-il.

Pas d’eau courante, ni d’électricité, en moins d'infrastructures routières solides à la dimension d'une cité minière.

Pourtant de 1919 à 1982, des Belges y exploitaient un gisement d’étain à travers une société dénommée Geomines  qui est devenue Congo Etain puis  Zaïre Étain quand elle a été nationalisée dans les années 70. Depuis, Manono peine à décoller malgré ses nombreuses ressources minières dont l'étain, la cassitérite et le lithium. 

José Mukendi, depuis Manono