Trois corps sans vie, retrouvés en état de putréfaction avancée, ont été découverts dans un trou profond à la limite entre les quartiers Kasika et Mabanga Sud ce samedi 10 mai dans l'après-midi dans la ville de Goma. D’après Annie Masandi Bilingo, cheffe du quartier Kasika, contactée par ACTUALITÉ.CD, les corps présentaient des signes évidents d’assassinat, bien que les circonstances exactes restent à ce jour inconnues.
Les services urbains de la protection civile, qui ont confirmé l’information, indiquent que les victimes ont été inhumées sur place, leur état ne permettant pas un transfert dans un autre endroit.
Le même jour, deux autres corps sans vie ont été retrouvés dans des quartiers différents. Le premier, un jeune homme ligoté et enfermé dans un sac plastique, a été retrouvé à Kyeshero près de la faculté de droit de l’Université Libre des Pays des Grands Lacs (ULPGL-Goma). Le second, également ligoté et la tête enroulée dans un sachet plastique, a été découvert au quartier Himbi, en face du bistro Bon Repos, dans un état laissant supposer une exécution par asphyxie.
Depuis l’entrée du M23/AFC dans la ville de Goma en janvier dernier, les cas d’assassinats, de vols et d’enlèvements se multiplient. Selon les sources locales, au moins 12 personnes ont été tuées cette semaine dans divers quartiers de la ville. Face à cette montée de la violence, un couvre-feu systématique a été organisé ce dimanche 11 mai à Majengo et Buhene, deux des zones les plus touchées par cette vague d'insécurité. Toutefois, ces mesures sont jugées largement insuffisantes par les habitants qui dénoncent l’inaction des autorités et la persistance de l’impunité.
Dans un communiqué publié le 8 mai dernier, le ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, accuse la rébellion M23/AFC et ses soutiens rwandais d’avoir commis une série de violations graves des droits humains. Entre le 12 avril et le 7 mai, pas moins de 308 assassinats ont été documentés, ainsi que 124 cas de viols, 315 cas de torture, des centaines de recrutements forcés et d’arrestations arbitraires dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
Le gouvernement dénonce également le pillage systématique des ressources minières, notamment à Rubaya, et la transformation forcée des entités coutumières en structures administratives parallèles dirigées par des personnes non reconnues.
Jacquemin Shabani affirme que tous ces crimes constituent des violations flagrantes du droit international humanitaire et appelle la communauté internationale à agir en toute urgence.
Josué Mutanava, à Goma