Bandundu : les victimes des Mobondo, amputées et abandonnées, réclament l’aide de l’État

Photo ACTUALITE.CD.

Des corps encore meurtris, des cœurs qui appellent toujours à l’aide. Trois semaines après leur admission à l’hôpital général de référence de Bandundu, les victimes des Mobondo, venues du village Mayala, n’ont reçu aucun secours. Seule exception, qu’elles mentionnent : le Commandant du 113ᵉ bataillon des FARDC, qui les a extirpées des violences.

“Nous disons merci au Colonel Mbayo. Depuis qu’on est ici, il est le seul à venir nous aider avec du riz et de l’argent. Il est venu deux fois”, a témoigné un homme victime, rencontré au pavillon de la chirurgie.

Parmi les six victimes admises, se trouve Hélène Ngaba. Âgée de 58 ans, mère de neuf enfants, elle a vu cinq d’entre eux tués sous ses yeux par les miliciens. La quinquagénaire est amputée de la main gauche. Interrogée sur leurs conditions de vie, elle décrit une situation désastreuse. 

“Depuis que nous sommes ici, nous mangeons difficilement. Qui va m’aider ? Je suis devenue pauvre. Tous mes biens ont été emportés par les miliciens qui ont tué des membres de ma famille. Aidez-moi, s’il vous plaît, je souffre. Le colonel qui nous a amenés ici nous avait dit que nous serions pris en charge par le Gouverneur. Depuis que le colonel nous a assistés, personne d’autre n’est passé. Nous n’avons pas de famille ici, comment allons-nous vivre ?”, S'est-elle interrogée. 

Dans ce groupe, on trouve aussi une jeune mère avec une profonde plaie dans le dos. Elle a échappé de justesse à l’épée des miliciens.

“Mon papa a été tué avec mes deux grands frères. Ma belle-sœur et son enfant aussi. Nous vivons dans la souffrance. Si une personne de bonne volonté ne passe pas, vous dormez à jeun”, a raconté Adeline, une autre victime blessée.

Un autre membre de la famille rencontré avait perdu quatre enfants sur huit. Sa mère a été tuée, sa femme enlevée. Lui-même garde des séquelles de l’attaque, avec des blessures encore visibles à la jambe.

“J’avais huit enfants. Quatre sont morts. Ma maman a été tuée. Ma femme a été enlevée. Moi-même, j’ai reçu des coups de machette. On est ici sans aide, sauf le colonel Mbayo. Que Dieu le bénisse pour ce qu’il a fait. Le Gouverneur n’est pas encore venu. Nous demandons de l’aide”, a-t-il déclaré.

L’incursion ayant causé ces drames a eu lieu le 1ᵉʳ avril dernier. Au moins 12 personnes ont été tuées près du village Mayala, dans le secteur Wamba, territoire de Bagata.

Jonathan Mesa