RDC : Marie-Ange Mushobekwa rejette le fédéralisme proposé par Kamitatu et défend l'unitarisme décentralisé

Marie-Ange Mushobekwa, ministre des droits humains

Marie-Ange Mushobekwa, présidente du Mouvement pour la cohésion nationale et membre influente du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, a exprimé son opposition au fédéralisme en République Démocratique du Congo (RDC).

Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, l'ancienne députée et ex-ministre des Droits humains a affirmé que la RDC devrait conserver son système actuel d’État unitaire fortement décentralisé, tel que défini par la constitution. Selon elle, la situation actuelle du pays n'est pas due à la forme de l'État, mais plutôt au non-respect de la constitution et à la mauvaise gestion des institutions.

"Je m'y oppose", a déclaré Marie-Ange Mushobekwa, soulignant que la constitution en vigueur, bien que théoriquement unitaire, présente des éléments hybrides proches du fédéralisme. "Le juste milieu pour tout le monde", a-t-elle ajouté, évoquant l’importance de la décentralisation tout en soulignant que les assemblées provinciales ne remplissent pas leur rôle efficacement.

Elle a également critiqué la situation politique actuelle, dénonçant le dysfonctionnement des institutions et la gestion "émotionnelle" des affaires de l'État, qu’elle estime être responsables de la stagnation du pays. Elle a pointé du doigt le coup d'État institutionnel de novembre 2020, qui, selon elle, a transformé l'Assemblée nationale en une simple caisse de résonance pour la présidence, et le Sénat en une "chambre de somnolence".

Mushobekwa a ajouté que si des institutions telles que la Caisse nationale de péréquation et la justice fonctionnaient normalement, le pays aurait progressé bien plus rapidement. Selon elle, la RDC n’est pas encore prête pour le fédéralisme, qui risquerait, selon elle, de conduire à la balkanisation du pays.

"Nous ne sommes pas encore assez mûrs pour le fédéralisme. Celui-ci va consacrer la balkanisation de notre pays", a conclu l’ex-ministre, appelant à la préservation du système politique actuel, tout en insistant sur la nécessité de respecter pleinement la constitution.

Cette déclaration intervient alors que l'acteur politique Olivier Kamitatu, ancien président du Parlement de transition, a récemment proposé une transition vers une République Fédérale du Congo, divisée en cinq grandes régions, soulignant que cela permettrait une meilleure gestion et plus d'autonomie régionale. Cependant, contrairement à Kamitatu, Mushobekwa reste fermement opposée à ce modèle, estimant que la RDC doit d'abord respecter sa constitution actuelle avant d'envisager de telles réformes.

Marie-Ange Mushobekwa, figure politique influente du Sud-Kivu, s'invite ainsi dans le débat national sur la réforme de l’État, une question qui divise actuellement les acteurs politiques du pays.