Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo connaît des inondations catastrophiques, submergeant plusieurs quartiers, infrastructures mais aussi des pertes humaines. Cette situation fait suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues dans la nuit du 4 au 5 avril dans la capitale siège des institutions.
Du côté de l’Agence nationale de météorologie et de télédétection par satellite (METTELSAT), ils ne sont pas surpris, rappelant qu'ils avaient déjà évoqué cette situation avant que cela se matérialise dans un rapport rendu public au mois de mars de l'année en cours.
"Notre prévision était basée sur la prévision saisonnière que nous avons fait pendant trois mois de mars, avril et mai et cette prévision nous a donné la tendance excédentaire des précipitations au niveau de Kinshasa, Kongo Central, Équateur nous devons nous attendre aussi dans le Haut-Uele, Bas-Uele, l'Ituri et les deux Kivu où on doit s'attendre à des inondations, des montées des eaux à cause des pluies excédentaire", a dit à ACTUALITE.CD Augustin Tagisabo, Chef de division au centre météorologique chargé de la prévision du temps à METTELSAT.
À la question de savoir quels sont les facteurs qui ont favorisé cette situation, ce cadre de METTELSAT explique.
"Les facteurs favorisant tout ça c'est dans la circulation générale de l'atmosphère. Dans la circulation générale de l'atmosphère nous avons le vent qui circule, nous avons les océans, les mouvements des océans et la température de la surface de la mer et cela favorise comme nous appelons le SST, nous avons aussi le cyclone tropical si une fois il se développe au niveau de l'océan indien, il nous apporte aussi des masses émergées qui affectent plus le continent et surtout la RDC la partie Est nous affecte", a-t-il fait savoir dans son argumentaire.
Et de poursuivre :
"Nous avons aussi d'autres paramètres météorologiques qui sont en activités, bon on ne peut pas parler c'est le changement climatique non pour le moment moi je ne peux que vous parler que c'est la saison, nous sommes dans la saison des pluies et cela entraîne des précipitations parce que avant cette saison il y avait de chaleur qui se manifestait et au niveau de la ville, au niveau de la RDC il y avait des fortes chaleurs et cette forte chaleur favorise le développement des nuages convectifs sur le plan local et sans compter les situations synoptiques que nous venons d'ailleurs de donner".
Au moins 20 personnes ont trouvé la mort à Kinshasa après les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale congolaise dans la nuit du 4 au 5 avril, selon un décompte provisoire auprès des hôpitaux et des morgues. Les autorités, de leur côté, n'ont pas encore communiqué de bilan officiel.
Parmi les victimes figurent six membres d’une même famille retrouvés sans vie à Matadi Kibala, où un mur se serait effondré. Dans ce même quartier du sud de la ville, un autre drame a coûté la vie à un enfant, tandis que ses deux parents ont été transportés à l’hôpital dans un état critique. Au moins deux décès ont également été signalés à Sebo, et deux autres à l’arrêt dit Pharmacie, une zone rendue difficilement accessible en raison de l’état des routes, transformées en torrents de boue.
D’après plusieurs témoignages, certaines victimes ont perdu la vie dès les premières heures de la matinée, vers 2h du matin, alors que la pluie tombait sans interruption. Les images de la capitale sont saisissantes : sur le boulevard Lumumba, principal axe de circulation, les eaux ont tout envahi. Samedi matin, piétons et véhicules tentaient de se frayer un chemin entre flaques profondes, amas de boue et débris emportés par la crue.
Clément MUAMBA