À la suite de la pluie qui s'est abattue sur la ville de Kinshasa dans la nuit du 4 au 5 avril, la rivière N’djili est sortie de son lit, inondant plusieurs quartiers après les fortes précipitations, qui ont également provoqué des éboulements. La situation reste critique dans plusieurs communes, notamment Mont-Ngafula et Limete.
Se confiant à ACTUALITE.CD ce dimanche, Augustin Tagisabo, Chef de division du centre météorologique chargé de la prévision du temps à l’Agence nationale de météorologie et de télédétection par satellite (METTELSAT) est revenue sur les raisons qui sont à la base de l'enregistrement de plusieurs dégâts matériels et humains.
"Kinshasa Est, le microclimat de Kinshasa varie parce qu'il y a le lieu où il y a eu des fortes pluies, il y a des lieux où il n'y a pas eu de fortes pluies. Là où il y a eu de fortes pluies c'est là où il y a eu des dégâts parce que ce sont des communes sur les collines avec le versant, il y a l'écoulement des eaux qui emportent, qui fait des éboulements de terre, il y a des cassures de terre qui créent des érosions parce que la ville se trouve sur les collines, dans l'écoulement des eaux, il casse la terre parce que la terre n'est pas tellement solide, c'est comme ça qu'il y a eu éboulements des sables et cassure des routes par exemple sur la route de Matadi", a expliqué cet expert en météorologie.
Abordant spécifiquement le cas de la commune de Mont Ngafula, il justifie cela par le positionnement de la commune de Mont Ngafula mais aussi le problème de l'urbanisation.
"Quand on parle de Mont Ngafula, ils sont sur la montagne, c'est ça qui fait qu'il y est dans le versant de cette colline l'accélération de la descente des eaux d'écoulement et quand ces eaux d'écoulement descendent avec puissance, elles emportent des sables, des immondices, elles apportent tout et déposent à ceux qui sont en bas et ceux qui sont en bas subissent les conséquence. C'est comme ça qu'il y a des morts d'hommes, des maisons emportées, des champs ravagés et c'est surtout dans ces quartiers là qu'il y a. C'est aussi le problème de l'urbanisation, des maisons sont construites sans tenir compte des normes urbanistiques pour canaliser des eaux", a indiqué Augustin Tagisabo de METTELSAT.
Au moins 20 personnes ont trouvé la mort à Kinshasa après les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale congolaise dans la nuit du 4 au 5 avril, selon un décompte provisoire établi par ACTUALITE.CD auprès des hôpitaux et des morgues. Les autorités, de leur côté, n'ont pas encore communiqué de bilan officiel.
Parmi les victimes figurent six membres d’une même famille retrouvés sans vie à Matadi Kibala, où un mur se serait effondré. Dans ce même quartier du sud de la ville, un autre drame a coûté la vie à un enfant, tandis que ses deux parents ont été transportés à l’hôpital dans un état critique.
Au moins deux décès ont également été signalés à Sebo, et deux autres à l’arrêt dit Pharmacie, une zone rendue difficilement accessible en raison de l’état des routes, transformées en torrents de boue. D’après plusieurs témoignages, certaines victimes ont perdu la vie dès les premières heures de la matinée, vers 2h du matin, alors que la pluie tombait sans interruption.
Clément MUAMBA