La détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo à la suite de l'activisme de la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda s'est invitée à la réunion des ministres des Affaires Étrangères du G20 (NDLR: forum intergouvernemental composé de 19 pays souverains, de l' Union européenne (UE) et de l' Union africaine (UA)) ouverte jeudi 20 février 2025 en Afrique du Sud.
Dans son intervention où il a abordé la situation de certains États africains, le ministre britannique des Affaires Étrangères, du Commonwealth et du développement David Lindon Lammy a condamné les opérations militaires du Rwanda sur le territoire congolais. À l'en croire, si Kigali ne veut pas toujours changer d'attitude, la violation continue de l'intégrité du territoire de la RDC aura des conséquences dans les relations britannique et du Rwanda.
" C'est pourquoi, depuis le début de ce poste, j'ai procédé à un réexamen approfondi des pays du Sud, un élément central de la politique étrangère du Royaume-Uni, et c'est pourquoi j'ai doublé l'aide britannique au Soudan, et j'ai préparé une conférence à Londres pour faire pression en faveur d'un processus politique qui mettra fin aux combats et protégera les civils. C'est pourquoi j'ai qualifié les opérations des Forces de défense rwandaises dans l'est de la RDC de violation flagrante de la Charte des Nations Unies qui risque de dégénérer en conflit régional. C'est pourquoi je ferai clairement comprendre au président Kagame que de nouvelles violations de la souveraineté de la RDC auront des conséquences ", a déclaré David Lindon Lammy dans son discours publié par le ministère Britannique des Affaires Étrangères, du Commonwealth et du Développement.
Pour le Chef de la diplomatie britannique, la stabilité régionale et géopolitique ne peut être assurée que par le respect du droit international et des principes de la charte des Nations Unies.
" Car au cœur de l’approche de mon gouvernement en matière de politique étrangère se trouve la conviction que la stabilité régionale et géopolitique ne peut être assurée que par le respect du droit international et des principes de la Charte des Nations Unies. Et comme l’ont dit mes collègues canadien, australien et japonais, le respect du droit international doit garantir un Indo-Pacifique libre et ouvert, tout comme il doit garantir l’Euro-Atlantique, la sécurité de ces deux régions étant de plus en plus étroitement liée ", a ajouté David Lindon Lammy.
Malgré les interpellations de la communauté internationale et des organisations régionales, la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda poursuit son avancée dans la province du Sud-Kivu aggravant la crise sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Les résolutions issues du sommet conjoint SADC-EAC ne sont pas toujours mises en œuvre près de deux semaines après les assises de Dar-es-Salaam en Tanzanie.
Parallèlement aux initiatives régionales, les églises catholique et protestante poursuivent avec les consultations initiées dans le cadre de leur projet de plan de sortie de crise. Cette initiative n'est pas du tout appréciée du côté du pouvoir qui s'en tient aux processus de Luanda et Nairobi jusque-là au point mort.
Clément MUAMBA