Le désormais ancien ministre des Affaires Étrangères de Djibouti Mahamoud Ali Youssouf est le nouveau président de la Commission de l'Union Africaine succédant au Tchadien Moussa Fakhi Mahamat qui a épuisé ses deux mandats à la tête de cette commission qui fait office de la branche exécutive/administrative ou de secrétariat de l'Union Africaine (UA).
Ce diplomate djiboutien vient d'être élu pour un mandat de 4 ans en marge des travaux du 38ème sommet de l'Union Africaine tenu ce samedi 15 février 2025 à Addis-Abeba en Ethiopie. Trois candidats étaient en lice pour ce poste stratégique du plus haut représentant de l'Union Africaine. Il y avait notamment l'opposant kényan Raila Odinga, l'ancien ministre des Affaires étrangères malgache Richard Randriamandrato et le ministre des Affaires étrangères djiboutien Mahmoud Ali Youssouf.
L'élection du ministre des Affaires Étrangères de Djibouti Mahamoud Ali Youssouf à la tête de la Commission de l'Union Africaine intervient dans un contexte où l'organisation continentale fait face aux critiques sur sa passivité et impuissance face à la multitude des conflits et crises au niveau du continent africain. Parmi ces crises et conflits l'ont peut citer le Soudan, le Mozambique, l'Est de la République Démocratique du Congo et tant d'autres.
Depuis l'intensification du conflit suite à l'activisme de la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda, la République Démocratique du Congo tente de tout mettre en œuvre pour obtenir des sanctions contre Kigali jusque-là elle n'a pas eu gain des causes malgré les différents rapports de l'ONU attestant la présence des troupes rwandaises en RDC. Dans un récent communiqué, l'Union Africaine avait exigé l'arrêt de combat sur terrain sans citer nommément le Rwanda considéré par Kinshasa comme à la base de la détérioration de la situation dans sa partie Est.
Par ailleurs, le gouvernement de la République démocratique du Congo avait annoncé fin janvier 2025 qu’une note de protestation officielle sera prochainement transmise à la Commission de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba. Cette décision fait suite à des propos jugés inacceptables du Président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, qui a récemment qualifié le groupe armé M23 d'« opposition politico-militaire » au gouvernement congolais.
La vice-ministre des Affaires étrangères de la RDC, Gracia Yamba Kazadi, a exprimé la vive indignation des autorités congolaises lors d’un appel téléphonique avec Idrys Amir, chargé d’affaires de l’Union africaine en RDC. « Le M23 ne peut être considéré comme une force d’opposition, mais doit être reconnu pour ce qu’il est : un groupe terroriste soutenu par le Rwanda, opérant en violation flagrante de la souveraineté nationale et du droit international », a-t-elle déclaré.
Rappelons-le, qu'en date du 30 janvier 2017, le Tchadien Moussa Fakhi a été élu président de la Commission de l'Union Africaine, devançant la Kényane Amina Mohamed. Il a été réélu en 2021 pour un nouveau mandat de quatre ans et ce dernier mandat se terminait en 2025. Le Tchadien Moussa Faki avait succédé à la Sud Africaine Nkosazana Clarice Dlamini-Zuma.
Clément MUAMBA