Onze ans après l’assassinat du colonel Mamadou Mustafa Ndala, survenu dans une embuscade près de l’aéroport de Beni, dans le Nord-Kivu, le 2 janvier 2014, des interrogations demeurent sur les circonstances de sa mort. Figure emblématique des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), Ndala avait été élevé à titre posthume au grade de général.
Ce jour-là, Mamadou Ndala et ses hommes se rendaient à Eringeti dans le cadre de préparatifs pour des opérations contre les rebelles ougandais des ADF. L’attaque avait causé la mort de trois personnes, dont deux gardes du colonel, et fait cinq blessés.
Mi-novembre 2014, après plus d’un mois d’audiences à Beni, la cour opérationnelle militaire du Nord-Kivu avait conclu que cet assassinat avait été planifié par des militaires congolais et exécuté par des rebelles ADF. Le lieutenant-colonel Birocho Nzanzu avait été reconnu coupable de « trahison » et de « complicité avec un mouvement terroriste ». Il avait été condamné à mort et à payer une amende de près de trois millions de dollars en dommages et intérêts. Reconnu comme son complice, le lieutenant-colonel Kamulete avait écopé de 20 ans de prison. Les majors Ngabo et Viviane Masika avaient été condamnés chacun à 12 mois de prison pour dissipation d’effets militaires et vol simple.
Cependant, de nombreuses zones d’ombre subsistent. Si les autorités avaient initialement attribué l’attaque aux rebelles ADF, plusieurs sources continuent d’évoquer la piste d’un règlement de comptes internes au sein de l’armée.
Onze ans plus tard, la mort du colonel Ndala reste un sujet de controverse et un rappel des défis persistants en matière de sécurité et de gouvernance militaire en RDC.