Les exportations de coltan (concentré de tantale) de la République démocratique du Congo (RDC) ont atteint 265,90 tonnes, générant 6,76 millions USD au cours du premier trimestre 2024, selon les données provisoires publiées par le ministère des Mines.
Le Haut-Katanga domine le classement des régions exportatrices avec 99,64 tonnes pour une valeur totale de 1,83 million USD, suivi du Sud-Kivu (67,40 tonnes pour 1,73 million USD) et du Tanganyika (58,80 tonnes pour 1,86 million USD). Le Nord-Kivu, où les activités du groupe rebelle M23 restent une préoccupation majeure, se place en quatrième position avec 40,06 tonnes d'exportations, d'une valeur de 1,36 million USD. Le Maniema, pour sa part, n’a enregistré aucune exportation de coltan sur cette période.
Lors d’une session au Conseil de sécurité de l'ONU, tenue ce lundi, Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO, a tiré la sonnette d’alarme sur le monopole instauré par le M23 sur la production de coltan dans les territoires de Masisi et Rutshuru, au Nord-Kivu. Elle a révélé que le commerce illégal dans la région de Rubaya, qui représente plus de 15 % de la production mondiale de tantale, génère environ 300 000 USD par mois pour le groupe rebelle.
« Ce contrôle illégal des ressources naturelles alimente directement les activités des groupes armés et perpétue l'exploitation des populations civiles », a dénoncé Keita. Elle a exhorté la communauté internationale à adopter des sanctions ciblées contre les acteurs impliqués et a souligné l’urgence de renforcer la transparence et la traçabilité dans le secteur minier en RDC.
Quelques jours plus tôt, lors de l’Assemblée générale des Nations unies, le président congolais Félix Tshisekedi avait lui aussi dénoncé avec véhémence le soutien du Rwanda au M23, qu’il a qualifié de « groupe terroriste ». Il a décrié la situation humanitaire dans l’Est du pays, où près de 7 millions de personnes sont déplacées, et a demandé des sanctions internationales contre Kigali.