Les médecins des hôpitaux publics, membres du Syndicat national des médecins (SYNAMED), annoncent un mouvement de grève radicale à partir de ce samedi 28 décembre sur toute l'étendue du territoire national, à l'exception des provinces sous état de siège et des banques de sang, qui resteront opérationnelles. Cette décision a été prise à l'issue d'une déclaration faite ce jeudi 26 décembre 2024 à leur siège de Kasa-Vubu.
Selon le Secrétaire général du Synamed, les médecins ont décidé de durcir la grève qu'ils observent depuis la mi-octobre en raison de la non-prise en compte par le gouvernement de leurs revendications portant sur l'amélioration de leurs conditions salariales et sociales.
"Le SYNAMED, ayant maintenu le mouvement de grève sous format ‘service minimum’ pour continuer à assurer les soins médicaux à la population en attendant la concrétisation des engagements du gouvernement, s'est exprimé devant vous en date du 17 décembre dernier, accordant une dernière chance à ces accords. Huit jours se sont écoulés, et les médecins, en particulier, ainsi que les agents du secteur de la santé en général, n'ont toujours pas perçu cette paie complémentaire couvrant les mois d'octobre, novembre et décembre 2024. Selon nos informations, les Ordres de Paiement Informatisés (OPI) relatifs à toutes les rubriques mentionnées dans le communiqué conjoint signé à Bibwa le 19 octobre dernier seraient sur la table du ministre des Finances depuis plusieurs jours, sans qu'il ne les signe," a déclaré John Senga Lwamba, Secrétaire général national du Synamed.
Et d’ajouter :
"En dépit de la déclaration solennelle du 12 décembre dernier du Chef de l’État devant le Congrès, confirmant le paiement des agents du secteur de la santé conformément au communiqué de Bibwa, les médecins des services publics de l’État et tous les autres professionnels de santé n’ont jamais perçu cette paie complémentaire. Face à cette indifférence du gouvernement, le Synamed informe tous les bureaux exécutifs provinciaux des mesures suivantes : le durcissement de la grève et le lancement d’une grève radicale à compter du samedi 28 décembre 2024 à 7h30 sur toute l'étendue de la République, à l'exception des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, sous état de siège, ainsi que des banques de sang. Le Synamed tient à préciser que le gouvernement de la République, par sa mauvaise foi, sera seul responsable de toutes les conséquences résultant de ce mouvement de grève. Pour la première fois dans l’histoire de la RDC, le gouvernement laissera la population sans médecins dans les hôpitaux publics durant les festivités de fin d’année à cause de son indifférence face à la souffrance des agents et cadres du secteur de la santé."
Concernant les modalités de la grève générale, les médecins directeurs, chefs de département et de service prendront en charge les urgences et commenceront à transférer les patients vers les structures choisies par les malades pour la poursuite des soins. Le Synamed précise également que la reprise normale des services sera conditionnée par le paiement intégral des trois mois de paie complémentaire tant attendus.
Par ailleurs, le syndicat invite les bureaux exécutifs provinciaux et les Commissions provinciales de contrôle et de vérification (COPROCOVE) à se conformer aux exigences de la grève.
Le Synamed prévoit une réunion d’évaluation le 3 janvier 2025 pour examiner l’évolution de la situation liée à ce mouvement.
Parmi les revendications des médecins figurent : l’alignement des 1 000 médecins non bénéficiaires de la prime de risque, le paiement du 2ᵉ palier des indemnités de transport et de logement, ainsi que la prise en compte des grades statutaires dans la rémunération des médecins promus par le Chef de l’État depuis 2022 et par le Premier ministre depuis 2019.
Grâce Guka