Banza Mwilambwe Jules, artilleur de formation et ancien officier du 13ème régiment blindé de la Garde républicaine (GR), a été nommé ce jeudi chef d'État-major général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Il succède au lieutenant-général Christian Tshiwewe Songesha, en poste depuis octobre 2022, qui devient conseiller à la présidence.
Cette nomination intervient dans un contexte de crise sécuritaire persistante dans l'est du pays, marqué par des violences accrues. En seulement trois mois, la MONUSCO a enregistré 314 incidents dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, causant la mort de 304 civils, dont 53 femmes et 32 enfants, et blessant 162 autres. Les Forces démocratiques alliées (ADF) et la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) sont citées parmi les principaux auteurs de ces violences.
Avant sa promotion, Banza Mwilambwe Jules, nommé lieutenant-général en octobre 2022, était chef de la maison militaire adjoint du président Félix Tshisekedi, chargé des opérations et des renseignements. Auparavant, il occupait le poste de commandant adjoint en charge de l’administration et de la logistique au sein de la Garde républicaine.
Le lieutenant-général Tshiwewe Songesha, qu’il remplace, avait lui-même succédé au général d’armée Célestin Mbala Munsense il y a deux ans. Tshiwewe Songesha avait été promu à la tête de la Garde républicaine avant sa désignation comme chef d’État-major général des FARDC en 2022.
Ces récentes nominations au sommet des FARDC, y compris celle de Guy Kabombo Muadiamvita comme vice-Premier ministre et ministre de la Défense en mai dernier, visent à renforcer la chaîne de commandement militaire dans un pays en proie à des conflits complexes.
Un contexte sécuritaire fragile
Malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis le 4 août 2024, les affrontements entre le M23 et d’autres groupes armés se poursuivent. Le M23 a étendu son contrôle territorial, notamment vers Pinga, dans le territoire de Walikale, et a même instauré une administration parallèle dans les zones qu’il contrôle, selon des communiqués récents du président politique du groupe, Bertrand Bisimwa.
Les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), quant à elles, ont réclamé un dialogue direct avec le gouvernement rwandais dans une lettre adressée au président angolais João Lourenço, qui joue un rôle de médiateur dans la région.
Avec cette nouvelle dynamique au sein de l’appareil militaire, les FARDC devront répondre à des défis de taille, notamment la lutte contre les groupes armés, la stabilisation des zones sous tension et la restauration de l’autorité de l’État dans l'est du pays.
Une tâche titanesque
Le général Banza Mwilambwe Jules prend ses fonctions dans un contexte où le gouvernement fait face à des exigences de dialogue direct émanant de l'Alliance Fleuve Congo (AFC)/M23 et d'autres groupes armés, alors que la communauté internationale, notamment par le biais de la MONUSCO, continue de documenter l’ampleur des violations des droits humains.