Un déplacé de guerre a été tué par des bandits armés, dans la nuit de mardi à ce mercredi 18 décembre dans le site de Lushala, situé au quartier Mugunga, dans la commune de Karisimbi (ville de Goma), au Nord-Kivu. Selon les sources proches de la victime, le drame s'est produit à 3h00 du matin lorsque le nommé Nicolas Safari, originaire de Sake (territoire de Masisi) a été touché par plusieurs balles, tirées par des bandits armés, alors qu'il dormait encore dans sa cabane.
« Les bandits sont arrivés et ont tiré sur sa bâche alors qu’il dormait. Plusieurs balles l’ont atteint au niveau de la poitrine, du cou et de la main gauche. Il est décédé sur le champ. Ces bandits ont pris fuite et jusqu’à présent, il n'y a pas d’enquête », témoigne un proche de la famille de la victime.
Il s'agit d'un énième cas du genre enregistré dans les sites des déplacés disséminés dans et aux environs de la ville de Goma. Fin octobre dernier, un couple a été tué par balles dans le site des déplacés de Bulengo, au quartier Lac vert, dans la commune de Goma. Les combattants locaux «wazalendo », dont la présence a toujours été remarquable dans des sites des déplacés, sont toujours cités comme auteurs de plusieurs cas d’insécurité dont des meurtres, pillages, extorsions, viols et autres.
« Depuis les affrontements de Sake qui ont débuté le 17 février jusqu’à nos jours, en tout cas, plusieurs déplacés trouvent la mort ici dans des camps situés dans l'ouest de Goma. Nous estimons que ce sont des faux wazalendo qui sont en train de tuer les déplacés en provenance du territoire de Masisi », regrette Ismaël Matungulu, un des déplacés originaires de Sake.
A l'instar de différents responsables des déplacés, les cadres de base, notamment les chefs des quartiers Mugunga et Lac Vert, qui regorgent un bon nombre des sites des déplacés ont toujours décrié la circulation incontrôlée d'armes à feu dans ces milieux de refuge des habitants ayant fui la guerre du M23.
Pour le maire de Goma, le commissaire supérieur principal Kapend Kamand Faustin, des opérations ciblées ont toujours été menées au sein de ces camps des déplacés et plusieurs présumés auteurs de l’insécurité sont arrêtés, presque chaque semaine, dans le cadre de l’opération Safisha Muji wa Goma. Ces présumés criminels ainsi que leurs armés récupérées sont régulièrement présentés à la presse avant d’être déférés devant les instances judiciaires.
Jonathan Kombi, à Goma