Le Forum Africain Sport Tourisme (FAST) a eu lieu à Kinshasa pour la première fois ce mardi 17 décembre, après avoir été organisé en Côte-d'Ivoire. Cette grand-messe qui a rassemblé plusieurs acteurs-clés du sport, du tourisme et de la finance en RDC, a mis l'accent sur l'impact historique et culturel du 50ème anniversaire du combat international de boxe "Rumble in the Jungle" de Mohamed Ali et George Foreman, qui a eu lieu le 30 octobre 1974, au stade Tata Raphaël.
La représentante de cette structure, Marie-Laure Lepas Kanda a, dans son speech, souligné l'importance de cet événement sportif majeur pour l'identité africaine et son influence sociale et politique à l'époque. Elle a indiqué qu’en RDC, d'autres initiatives, comme des clinics de boxe pour les jeunes, sont envisagées pour remédier au manque d'infrastructures sportives. Avant d'exprimer sa satisfaction quant à la qualité des intervenants et des discussions lors de ce forum.
« D’abord il faut savoir que le FAST, c'est le Forum Africain du Sport et du Tourisme qui a pour ambition de lier le sport, le tourisme et la culture en Afrique et donc promouvoir des événements emblématiques, des actions significatives, aujourd'hui encore, à la hauteur du combat qui a eu lieu il y a 50 ans. Il serait impensable que le FAST passe à côté de la commémoration d'un des événements sportifs les plus grands au monde et un des événements les plus grands d'Afrique. Et le combat Ali et Foreman a été indubitablement un des événements majeurs pour l'impact culturel, social et même d'un point de vue politique de l'Afrique, que ce soit l'impact de l'identité africaine. Nous étions à l'époque, un peu après les luttes sociales en Amérique, on était encore en pleine apartheid en Afrique du Sud et donc la venue ici de Mohamed Ali, qui prenait des valeurs fortes de fierté et d'identité noire, nous ne pouvions pas passer à côté parce que c'est un événement qui a impacté le monde », a déclaré Marie-Laure Lepas Kanda, la représentante de FAST en RDC.
Et de poursuivre :
« Nous sommes satisfaits de la tenue de cet événement aujourd'hui car nous avons pu avoir un panel d'exception avec des intervenants de qualité. Ici en RDC, nous n'avons que cet événement-là, nous sommes déjà à la fin de l'année, mais nous comptons effectivement, nous ambitionnons d'avoir des boxing clinics pour les jeunes parce qu'on a parlé effectivement du manque d'infrastructures que nous rencontrons et en tant que moi-même, boxeuse amateur ici à Kinshasa ».
Parmi les témoins de ce combat, Kabala Mwana Mbuyi, journaliste et intervenant lors de ce forum, a souligné l'importance de préserver l'héritage du combat d'Ali-Foreman, qui transcende la RDC. Il a exprimé des regrets face à la diminution des témoins de l'événement et insiste sur la nécessité de partager des récits, des conseils et des exemples. Selon lui, le sport, la culture et le tourisme doivent être valorisés ensemble pour bénéficier au pays. Et il a invité le gouvernement aussi les peuple congolais a restaurer et pérenniser les vestiges de cet héritage, notamment à travers le stade Père Raphaël, afin d'inspirer les futures générations.
« En conclusion de mon exposé, je dois passer l'héritage. Et je suis en train de le faire en ayant beaucoup de remords, parce que je constate que nous sommes de moins en moins nombreux et présents. Dieu ayant rappelé à lui les trois quarts de ceux qui ont fait l'événement dans notre pays. Et nous avons ce devoir de faire passer l'héritage par le récit, mais aussi par des conseils et par des exemples. Et j'ai apprécié sa valeur réelle, ce qui vient de se faire, parce que c'est dans ce sens qu'il faut conscientiser les décideurs et le peuple pour savoir que le sport, le tourisme, la culture font ménage. C'est un événement que ne porte pas que la RDC, mais le monde. Et si la RDC est distraite comme nous le sommes maintenant, regardez ce que ça fait à travers le monde. Il faut qu'au stade Père Raphaël aujourd'hui, qu'on trouve le symbole de cet événement dans notre pays. Donc il faut pérenniser et nous devons tous y participer. Il faut que les décideurs construisent une sorte de stèle là-bas et que ce stade soit bien soigné pour qu'il fasse l'objet du tourisme et que les curieux, les enfants, qui hier avaient 5 ans, aujourd'hui ont 1 an puissent venir voir ce qu'ils faisaient, leurs rêves. Nous devons faire un effort pour nous restaurer. Cela doit être restauré absolument avec le concours de ceux qui ont vécu hier pour que ce soit pour nous un héritage et surtout un héritage de grande valeur », a-t-il expliqué.
Le FAST, qui est une synergie entre les secteurs du sport et du tourisme en faveur d'une croissance économique durable, célèbre les 50 ans de cet événement sportif culturel mythique, et est revenu sur l'impact social, touristique et économique de cet événement pour la RDC.
Fiston MOKILI