Dans le cadre de la clôture de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG), des associations de lutte pour les droits des femmes ont tenu un point de presse le vendredi 13 décembre 2024 à Kinshasa.
Réuni sous le thème "Riposter et reconstruire après les violences", l'événement a rassemblé plusieurs intervenantes engagées dans la lutte pour les droits des femmes, qui ont partagé leurs analyses et propositions pour lutter contre les violences et accompagner les victimes dans leur parcours de reconstruction.
Grâce Shako Kibushi, coordonnatrice nationale de l'ONG Leadership de la Femme des Médias (LFM), a souligné la gravité des violences domestiques et conjugales. Elle a rappelé que ces violences ne se limitent pas aux disputes mais s'inscrivent dans un rapport de domination, laissant des séquelles psychologiques profondes et durables. "Ces violences se manifestent sous diverses formes, allant des insultes et menaces aux agressions physiques et sexuelles, pouvant aller jusqu'au décès", a-t-elle alerté.
Caroline Pindi Norah, présidente de l'organisation Mille et un Espoir (MIES) et responsable nationale de la lutte contre les VBG, a mis en lumière le fléau des mariages précoces. “Selon les données du Ministère du Genre, de la Famille et des Enfants, 43% des jeunes filles en RDC sont mariées avant 18 ans”, a-t-elle rappelé, avant de souligner que les causes de ce phénomène sont multiples : inégalités entre les sexes, pauvreté et certaines pratiques culturelles. “Ces mariages privent les filles de leur enfance et de leurs droits fondamentaux", a-t-elle déploré.
Jeannette Amougou, cofondatrice et secrétaire générale de la Fondation Musungi, s'est penchée sur le harcèlement en milieu scolaire et professionnel. Elle a souligné que le harcèlement est une forme de violence basée sur le pouvoir qui altère profondément la vie des victimes. "En RDC, 64% des femmes sont confrontées à du harcèlement, notamment en milieu professionnel. Il est urgent de mettre en place des mécanismes de prévention et de lutte contre ce fléau", a-t-elle insisté.
Pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes, les associations présentes appellent à une action collective et coordonnée. Elles plaident pour une sensibilisation accrue de la population, une éducation des filles aux droits de la personne, et un soutien renforcé aux victimes. Elles demandent également aux autorités de prendre des mesures concrètes pour faire appliquer la loi et protéger les femmes.
Nancy Clémence Tshimueneka