Le conseil national de l’ordre des pharmaciens (CNOP) mène une campagne contre les officines illégales et présente en même temps les avantages des pharmacies tenues par des spécialistes. Le conseil souhaite que les pharmaciens puissent avoir le monopole dans ce secteur en vue de veiller sur la qualité des soins et leur impact sur la santé publique. Glorry Panzu, président de cette structure qui régit les pharmaciens du Congo souligne que ce privilège ne vise pas à fermer le marché, mais à protéger le secteur en garantissant la sécurité, la qualité et l'indépendance des soins. D’après le pharmacien Glorry Panzu, trois piliers sont nécessaires dans le secteur pharmaceutique:
1. L’exclusivité des officines par des pharmaciens.
Le président du CNOP souligne que le capital d'une officine doit appartenir exclusivement à un pharmacien. Il ajoute que lorsque les pharmacies sont entre les mains des pharmaciens, l'approche envers les patients est guidée par l'intérêt médical, et non par le profit. Le pharmacien exerce en toute indépendance, en suivant strictement les règles de la déontologie.
« Il ne s'agit pas de vendre des produits, mais bien de dispenser des soins personnalisés et des conseils fondés sur des connaissances scientifiques et éthiques. L'indépendance du pharmacien, sans pression commerciale, garantit que chaque produit délivré est conseillé de manière responsable et adaptée aux besoins de santé des patients », a-t-il déclaré
2.La gestion de la pharmacie par un pharmacien
Ce pilier assure le respect des normes de qualité et de sécurité tout au long du circuit du médicament, depuis sa production jusqu'à sa délivrance en officine
« Ce pilier fondamental permet de garantir l'efficacité des traitements et la sécurité des patients. Les pharmaciens, en tant que professionnels de santé diplômés, veillent à ce que chaque médicament délivré respecte des critères rigoureux, assurant ainsi que les traitements sont sûrs et adaptés », a soutenu Glorry Panzu président CNOP.
3.La dispensation sécurisée sous la responsabilité du pharmacien
En ce qui concerne ce pilier, le président du CNOP précise que ce processus permet de conseiller les patients avec précision, qu'il s'agisse de la posologie, du moment de la prise ou des précautions à respecter. Elle inclut la vérification des traitements en cours pour éviter les contre-indications et interactions potentiellement dangereuses, en s'appuyant sur le dossier pharmaceutique du patient.
« En pharmacie, le conseil n'est jamais une option, mais une composante essentielle de la délivrance des médicaments. Il s'agit d'un lieu confidentiel où chaque patient est écouté, conseillé et accompagné », a-t-il précisé.
Par ailleurs, le président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens appelle le gouvernement à valoriser la formation et les compétences des pharmaciens, tout en renforçant leur position dans le système de santé pour répondre aux défis de demain.
Pour rappel, selon les dernières statistiques du CNOP, la ville de Kinshasa elle seule dispose plus de 5 000 pharmacies illégales qu’il qualifie de « boutique de la mort » qui fonctionne en toute irrégularité et impunité.
Pour sa part, le ministre provincial de la santé avait accordé un moratoire d’un mois qui a expiré depuis le 25 octobre dernier, aux responsables des établissements pharmaceutiques non viables pour se conformer aux exigences de la loi.
Grâce GUKA