Le village de Nzulo, situé dans la chefferie de Bahunde (territoire de Masisi), est confronté à une épidémie de choléra. Ce village situé près de Goma accueille de nombreux déplacés de guerre du M23. La division provinciale de la santé du Nord-Kivu affirme que des échantillons prélevés et testés au laboratoire ont révélé l’existence de l’épidémie.
« A ce jour, nos services de santé ont enregistré 4 malades et dans le souci de comprendre les causes de cette diarrhée, 46 échantillons de selles prélevés, et envoyés au laboratoire. Après analyse, le laboratoire confirme la présence des vibrions choléra, dans 46 échantillons alors qu’un seul cas de choléra est synonyme d’épidémie. Je confirme l’épidémie de choléra dans la province du Nord-Kivu, plus précisément dans le village de Nzulo en territoire de Masisi », a indiqué Gaston Lubambo, le chef de division de la santé au Nord-Kivu.
Il note: « C’est depuis le jeudi de la semaine dernière que le village de Nzulo, fait face à l’augmentation des cas de malades qui présentent la diarrhée, sans fièvre mais qui s’accompagne d’une perte abondante des liquides corporelles et parfois de vomissements».
M. Lubambo sollicite la solidarité du gouvernement national ainsi que des partenaires en faveur des populations du Nord-Kivu, déjà victimes des atrocités. Il demande notamment à la population d’observer les mesures d’hygiènes.
Cette situation préoccupe également le chef du village, Maliro Musemakweli Jean-Baptiste, selon qui, l'épidémie est répandue par le mouvement des personnes déplacées, mais aussi par la population au port de Nzulo, qui constitue un point de transit entre la ville de Goma et la cité de Minova.
«Cette épidémie est occasionnée par la saleté. Vous savez que ces derniers temps, le village de Nzulo a vu un afflux de personnes se déplaçant entre Minova et Goma, ce qui entraîne une surpopulation sur un petit espace et détériore ainsi l’environnement», a-t-il dit.
Pour faire face à cette crise sanitaire, il a insisté sur l'urgence de construire des toilettes publiques au port de Nzulo, afin de couper la chaîne de transmission du choléra. «Nous avons pris l’initiative avec les cadres de base, le centre de santé, la Croix-Rouge et les relais communautaires pour étudier des mesures appropriées. Après des rencontres, nous avons décidé de construire des toilettes publiques au port de Nzulo. Nous avons déjà acheté les matériaux nécessaires pour commencer les travaux», a-t-il ajouté.
Josué Mutanava, à Goma