RDC : L’accès à l’information publique et les défis et perspectives du nouveau cadre légal des médias au cœur de la célébration de la Journée internationale de l’accès universel à l’information

Cadre légal des médias en RDC
Cadre légal des médias en RDC en discussion

La Journée internationale de l'accès universel à l'information a été célébrée ce samedi à Kinshasa. L’événement a connu le baptême du nouvel ouvrage de Patient Ligodi, journaliste et enseignant, intitulé « Cadre légal des médias en RDC ».

Cet événement, organisé par Kinshasa News Lab, ainsi que le Laboratoire de recherches en sciences de l’information et de la communication (Larsicom), l’ONG JED (Journaliste en danger) et d'autres partenaires, a réuni des acteurs de la société civile, des journalistes et des représentants du gouvernement autour du thème « Impact du nouveau cadre légal sur la liberté de la presse et l'écosystème de l'information en RDC ».

Ainsi, les intervenants ont célébré les avancées significatives en matière de liberté de la presse en RDC, notamment avec la promulgation de l’ordonnance-loi du 13 mars 2023. Ils ont aussi souligné la nécessité de poursuivre les efforts pour garantir un environnement médiatique plus favorable.

Plaidoyer pour une presse libre et responsable

Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de JED, a souligné la nécessité de dépénaliser les délits de presse et l’adoption par le gouvernement d’une loi sur l’accès à l’information publique.

« Pour promouvoir la bonne gouvernance et lutter contre le fléau de la corruption qui gangrène tous les secteurs de la vie nationale, il est crucial de voter la loi d’accès à l’information qui permettra aux mandataires de l’État de rendre compte de leur gestion. Et c’est la dépénalisation des délits de presse qui permettra aux médias de jouer pleinement leur rôle de 4ᵉ pouvoir, sans craindre d’être emprisonnés chaque fois qu’ils dénoncent des cas avérés de corruption ou de détournement de fonds publics », a-t-il indiqué.

Kamanda wa Kamanda, nouveau président de l'Union nationale de la presse du Congo (UNPC), a salué les avancées de la nouvelle loi tout en rappelant l'importance de garantir aux journalistes un accès libre à l'information.

Noémie Kilembe, directrice pays adjointe d'Internews, a mis l’accent sur les différentes démarches de sa structure, depuis 2011, pour soutenir plusieurs plaidoyers d'organismes œuvrant dans le secteur médiatique en faveur de l’adoption de la loi sur l’accès à l’information publique. Elle a émis le vœu de voir cette démarche aboutir avec la nouvelle législature au parlement.

Du côté du gouvernement, le ministre congolais de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a réaffirmé l'engagement du gouvernement à soutenir la liberté de la presse. Il a appelé les professionnels des médias à assainir leur secteur et à respecter les règles et normes de déontologie.

Un livre pour mieux comprendre le nouveau cadre légal

La journée a également été marquée par le baptême de l'ouvrage « Cadre légal des médias en RDC : Acquis et défis en perspective » de Patient Ligodi. Cet ouvrage, qualifié d’« outil pédagogique » pour les journalistes, a été vivement recommandé aux participants par Claude Mukeba, professeur à l’Université des sciences de l’information et de la communication, qui en a fait la recension.

Ce livre est précieux pour les acteurs du secteur médiatique, car il offre une analyse approfondie des nouvelles dispositions légales et des défis qui restent à relever.

Parmi les avancées du nouveau cadre légal des médias en RDC, on note par exemple la définition de l’identité du journaliste, la reconnaissance des radios communautaires, associatives et confessionnelles, l’encadrement des médias d’information en ligne, la redéfinition des médias publics, les soutiens et aides à la presse, la criminalisation de la rétention de l’information publique et le droit de réponse.

Toutefois, de nombreux défis subsistent, notamment la criminalisation des fake news et la prise en charge inadéquate des plateformes numériques par le nouveau cadre de la presse.

Le livre a finalement été baptisé par le ministre de la Justice et Garde des Sceaux. S’en est suivi un panel de haut niveau, animé par Charles Mushizi, avocat, Willy Kalengayi, journaliste, et Séverin Bamani, député national, autour du thème retenu pour la cérémonie.

Bruno Nsaka