Kinshasa a réaffirmé son refus catégorique de dialoguer directement avec le M23, qualifié de groupe terroriste, et insiste sur la nécessité de traiter les racines du conflit à travers des discussions directes avec Kigali. L'annulation du sommet tripartite de Luanda, prévu le 15 décembre dernier, a révélé une divergence majeure, selon laquelle le Rwanda exigeait un dialogue entre la RDC et le M23, ce que Kinshasa considère comme une tentative de légitimer ce groupe rebelle accusé de multiples exactions dans le Nord-Kivu. Pour Kinshasa, le M23 n’est qu’un instrument dans une stratégie de déstabilisation orchestrée par Kigali.
Dans les échanges préparatoires, la RDC a clairement exprimé sa position disant que la question du M23 doit être abordée dans le cadre du processus de Nairobi, supervisé par des instances régionales et internationales, sans accorder une reconnaissance politique ou diplomatique à ce groupe armé. Kinshasa accuse le Rwanda de chercher à détourner l'attention de son rôle actif dans le soutien au M23, un soutien documenté par plusieurs rapports des Nations Unies. Ce désaccord fondamental a conduit à l’échec des discussions tripartites, alors que João Lourenço, le médiateur angolais, s’efforce de relancer le processus de paix.
Kinshasa estime que la clé de la résolution du conflit réside dans un dialogue franc et direct avec Kigali, plutôt que dans des pourparlers avec des groupes armés manipulés par des intérêts étrangers. Dans cette optique, le gouvernement congolais appelle la communauté internationale à intensifier les pressions sur le Rwanda pour qu’il cesse son ingérence en RDC. En parallèle, Kinshasa réitère son engagement à collaborer avec l'Angola et le Kenya pour le désarmement des groupes armés, tout en dénonçant les manœuvres rwandaises qu'elle considère comme un blocage délibéré des efforts de paix.
Malgré ces tensions, le Rwanda persiste à demander un dialogue entre la RDC et le M23, affirmant que cela constitue une étape incontournable pour une paix durable. Ce désaccord, devenu un obstacle central, reflète les positions diamétralement opposées des deux pays. Pendant ce temps, sur le terrain, les hostilités se poursuivent, le M23 continuant de gagner du terrain dans le Nord-Kivu, exacerbant la crise humanitaire et renforçant les appels à une intervention internationale plus ferme.