Rien ne s'améliore aux entrepôts du marché central de Bandundu accueillant des centaines de déplacés fuyant l'insécurité au territoire de Kwamouth. Les nattes remises par des acteurs humanitaires sont complètement détruites, les déplacés utilisent des cartons pour dormir. Ces entrepôts servent à la fois de dortoirs et de cuisine pour ces personnes en détresse.
Parmi ces déplacés près de 20 enfants orphelins et plusieurs personnes de troisième âge dont deux fracturées à la hanche et au bras, sans soins de santé, livre le Chef du Camp. Ils sont pris en charge par des personnes de bonne volonté parmi les déplacés après la mort de leurs parents. Le cas d'une fillette de trois ans rencontrée sur place.
« La maman de cette fille est morte ici, ils sont au total huit, leur maman est décédée ici. Voyez sa santé. Il n'y a personne pour nous aider. On souffre, quand on a des légumes, on pense à eux », a déclaré une femme déplacée qui assure le suivi de ces enfants.
Le site n'est pourvu d'aucune installation hygiénique. La prise en charge alimentaire et sanitaire n'est pas assurée de manière permanente, en dépit des assistances ponctuelles des privés. Les travaux ménagers sont devenus le gagne-pain de plusieurs femmes déplacées.
« Telle que moi qui vous parle, mon mari a été décapité au village Bokala. Je suis ici avec les enfants. Ils n'étudient pas et mangent difficilement. Des fois on sarcle des parcelles sur une dimension de 10 mètres sur quinze pour 2. 000 FC. Avec ce montant, il faut acheter le fufu ou le maïs. On dort sur des cartons qu'on ramassent au grand marché », a déclaré une autre femme déplacée.
Une femme fracturée au bras gauche rencontrée dans ces entrepôts révèle que ça fait six mois qu'elle traîne dans cette situation sans soins médicaux ni aide.
« Je totalise six mois depuis que mon bras a connu une fracture. Personne pour m'aider. On m'avait offert une pagne, je l'ai vendue pour avoir de l'argent. Je n'ai personne auprès de qui demander de l'aide », a-t-elle témoigné.
Rencontré sur le site des déplacés, le Sénateur Anicet Babanga a alerté le gouvernement sur une crise humanitaire complètement oubliée. L'élu de Maï ndombe a sollicité une attention particulière de l'État pour aider ces déplacés.
« Je ne sais comment dire. C'est pitoyable. Comment se fait-il qu'on ait des déplacés qui ont fui le territoire de Kwamouth et sont ici pour être protégés, mais à l'heure actuelle, ce n'est plus une protection d'autant plus qu'ils sont abandonnés à leur triste sort. Ils n'ont pas de toilettes, entassés comme dans une boîte de sardines. Je viens de voir huit enfants orphelins de père et de mère. Qui les prend en charge? Et que fait l'État congolais ? », s'est exclamé le Sénateur Anicet Babanga.
A l'occasion de sa visite, l'élu a apporté un lot des vivres et des fournitures scolaires pour les déplacés. Ces derniers vivent dans les entrepôts du marché central de Bandundu depuis plus de 2 ans.
Jonathan Mesa à Bandundu