Deux autres détenus blessés lors de la répression armée des forces de sécurité à la prison, sont décédés portant le bilan à 131 morts. Il s’agit encore d’un bilan provisoire car plusieurs détenus blessés sont toujours dans des conditions difficiles à l'hôpital. Le porte-parole du gouvernement, qui a fait la mise à jour du bilan, annonce des sanctions à l’issue de l'enquête.
"...le Président de la République a demandé à ceux qui s'occupent de l'enquête de pouvoir faire rapport dans les sept jours qui suivent, mais d'abord c'est le regret et la profonde tristesse quand vous regardez le nombre de morts on parle de 129 mais il y a deux autres qui ont succombé de leurs blessures", a indiqué Patrick Muyaya, invité sur le plateau de France 24.
Depuis la tentative d’évasion, le chaos s’était installé à Makala car il n’y avait pas d'électricité, pas d’eau et des bâtiments logeant le bureau du greffier, l’infirmerie ainsi que les dépôts alimentaires ont été incendiés. Le gouvernement travaille depuis, pour remettre tout en place.
"Des mesures ont été prises notamment l'eau a déjà été rétablie au niveau de la prison, des mesures d'accompagnement ont été prises pour toutes ces femmes qui ont été victimes des violences sexuelles et des cas de viols et les ONG, organismes non gouvernementaux notamment le bureau conjoint des Nations-Unies pour les droits de l'homme seront impliqués dans l'enquête en cours parce que nous voulons tous connaître la vérité de ce qui s’est passé ce jour-là et de ce qui a conduit à ces circonstances dramatiques", a souligné le porte-parole du gouvernement.
Actuellement, les raisons de la tentative d'évasion à Makala ne sont toujours pas élucidées. Mais le bilan annoncé par le gouvernement est déjà contesté par certaines organisations de la société civile. Selon les autorités, il y a des morts par balles (24), tandis que d’autres détenus sont morts suite aux tirs de sommation, ou encore par bousculade et étouffement.
Une semaine après ces incidents, rapporte RFI, les ONG réclament un accès à la prison de Makala pour soigner les détenues violées lors des incidents. Les ONG de défense des droits des femmes réclament un accès sur les lieux. Pendant les événements, qualifiés d'une tentative d'évasion, de nombreuses femmes ont été victimes de viols et restent sans assistance ni soins nécessaires.
Pendant ce temps, un procès en flagrance a été ouvert à la prison centrale de Makala, où deux groupes de détenus "présumés" impliqués dans les actes de barbarie perpétrés lors de la tentative d’évasion des prisonniers ont été identifiés devant le tribunal de garnison de Kinshasa-Ngaliema.
Clément MUAMBA