Judith Suminwa Tuluka a annoncé ce mercredi une série de mesures d'urgence après sa visite à la prison centrale de Makala, à Kinshasa, deux jours après une tentative d'évasion meurtrière.
Accompagnée par des membres de son gouvernement, dont le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur Jacquemain Shabani, la ministre des Droits Humains Chantal Chambu Mwavita, et le Vice-Ministre de la Justice Samuel Mbemba, la Première ministre a inspecté les lieux pour évaluer l’ampleur des dégâts causés par les violences. Le bilan provisoire fait état de 129 morts, dont 24 par balles, et 59 blessés.
Sur place, Judith Suminwa a visité plusieurs pavillons ainsi que le bâtiment administratif, la cuisine et le dépôt alimentaire incendiés lors de l’évasion. Elle a échangé avec les détenus, confirmant que l’initiative de l’évasion provenait principalement du pavillon 4. Au pavillon 9, réservé aux femmes, elle a rencontré des victimes de violences sexuelles et a insisté sur la nécessité d'un ravitaillement immédiat en médicaments pour assurer leur prise en charge.
"Il est crucial d’assurer non seulement la prise en charge médicale des victimes, mais aussi de rétablir rapidement l’alimentation, car le dépôt alimentaire a été détruit," a déclaré la Première ministre. Elle a également constaté la reprise progressive des activités dans la cuisine de la prison.
Pour prévenir de futurs incidents, Judith Suminwa a annoncé la poursuite du processus de désengorgement de la prison de Makala, une mesure inscrite dans le programme d'actions de son gouvernement. "Nous devons accélérer ce processus tout en respectant les procédures légales, et les enquêtes sur cette évasion tragique se poursuivront," a-t-elle ajouté.
En attendant les résultats des enquêtes, la vie reprend doucement à la prison grâce aux mesures d'encadrement mises en place. Les travaux pour rétablir l’électricité sont en cours, et la Première ministre a ordonné que la ligne d’alimentation électrique de la prison soit autonome pour garantir une meilleure sécurité des détenus.
Ces mesures d'urgence s’inscrivent dans un effort plus large de réforme du système pénitentiaire en RDC, alors que les autorités continuent de faire face aux défis posés par les surpopulations carcérales et les conditions de détention.