Retour progressif au calme à Makala : les détenus reçoivent enfin de la nourriture et l'eau est partiellement rétablie

Tentative d'évasion à Makala
Tentative d'évasion à Makala

Mardi 3 septembre. Un peu plus de 24 heures après la tentative d’évasion, la vie reprend progressivement son cours normal à la prison centrale de Makala.

La situation est calme, rassure une source pénitentiaire contactée par Actualité.cd, en précisant que les tirs de sommation entendus en fin de matinée avaient pour objectif de “dissuader les détenus et rétablir l’ordre”.

Pour la première fois depuis deux jours, un repas a été servi aux prisonniers. Bien que des dépôts de vivres aient été incendiés, quelques sacs de riz, haricots, poissons salés et autres provisions ont été livrés ce mardi à la prison, sous la tutelle du ministère de la Justice.

Le courant a également été rétabli grâce à l’intervention d’une équipe de la SNEL, rapportent les sources d’ Actualité.cd. La Régideso, de son côté, est à pied d'œuvre pour rétablir la distribution d'eau. En attendant, des citernes d’eau ont été acheminées sur place.

Deux des responsables, arrêtés à titre conservatoire par les services de renseignement militaire, ont été libérés grâce à l’intervention du ministre de la Justice, surtout parce qu’il n’y a finalement pas eu d’évasion. Leur détention n’a duré que deux heures.

Cependant, plusieurs sources indiquent que le retour à la normale à la prison centrale de Makala pourrait prendre du temps. Les dégâts matériels sont considérables : les bureaux administratifs, le greffe et l'infirmerie ont été incendiés. La réparation nécessitera du temps, compte tenu de l'ampleur des dégâts. Les visites restent suspendues jusqu’à nouvel ordre.

C’est tard dans la soirée du lundi que le gouvernement a communiqué le bilan humain de ces incidents, après une première déclaration du vice-ministre de la Justice mentionnant seulement deux morts, une annonce largement contestée. Au total, 129 prisonniers ont été tués, dont 24 par balles après sommation, a déclaré Jacquemain Shabani, Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité. En outre, 59 prisonniers ont été blessés et plusieurs femmes ont été violées