Drame à Makala: pour le LGD de Matata, ces tueries auraient pu être évitées par une politique d'anticipation

Prison de Makala Bus
Ph. ACTUALITE.CD

Les réactions continuent de pleuvoir suite au carnage de 129 détenus à la prison Makala dans la nuit de dimanche à lundi, à la suite d’une intervention musclée des forces de sécurité pour stopper une tentative d’évasion. Le parti politique Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD) de l'ancien premier ministre Matata Ponyo, condamne à son tour des «tueries qui auraient pu être évitées par l'exercice d'une politique d'anticipation à travers une gouvernance politique de qualité».

Dans son communiqué de presse publié ce mardi et consulté par ACTUALITÉ.CD, le LGD se souvient notamment du «carnage» des fidèles d’une secte mystico-religieuse des Wazalendo il y a une année à Goma au Nord-Kivu.

« Les vidéos des tueries de la Prison centrale de Makala qui circulent sur la toile sont de nature à heurter la sensibilité collective quant au nombre de personnes décédées et au traitement réservé à leurs corps. Elles nous rappellent le carnage des paisibles fidèles de la secte Wazalendo dans la ville de Goma au Nord-Kivu, les récents massacres de Kilwa dans la Province du Haut-Katanga ainsi que les dernières tueries dans la cité de Luilu, Ville de Kolwezi dans la Province du Lualaba», dit un communiqué du LGD signé par Matata Ponyo. 

Comme beaucoup d'autres partis politiques, le LGD demande l'ouverture des enquêtes indépendantes afin d'établir les responsables des tueries de  Luilu, de Kilwa et de la prison centrale de Makala.

D'après le bilan officiel du gouvernement, 129 prisonniers ont été tués dont 24 par balle et 150 autres par étouffement. Le gouvernement note également le viol de plusieurs femmes ainsi que l'incendie des bâtiments du greffe, de l'infirmerie et des dépôts des vivres. Des sources à l'intérieur de la prison, ont rapporté à ACTUALITÉ.CD le calvaire que vivent le reste des détenus après cette tragédie. Il s'agit de la pénurie d'eau, de nourriture et du manque d’électricité.

Les conditions carcérales dans cet établissement pénitentiaire sont extrêmement difficiles ou sa surpopulation. La prison construite en 1957 pour accueillir 1500 pensionnaires comptait, avant cette tuerie, plus de 15 000 détenus. Plusieurs alertes ont été lancées ces dernières semaines sur les risques que couraient les détenus.

Samyr LUKOMBO