RDC: plus de 7000 retournés et plus de 13.000 déplacés internes enregistrés à Kwamouth depuis mai 2024

Photo d'illustration
Les déplacés de Kwamouth

La situation sécuritaire est relativement calme au territoire de Kwamouth, particulièrement dans les villages situés le long de la RN 17. Ce climat a favorisé le retour de  7. 220 personnes déplacées à l'intérieur du territoire et 13.713 déplacés internes ont également été enregistrés entre mai et août, selon le récent rapport de l'évaluation rapide multisectolle de OCHA et les organisations humanitaires locales.

Ces organisations humanitaires confirment la présence de 20. 933 personnes  sur ce tronçon de la RN 17, soit de Camp Banku(Kwamouth) à Mongata (Kinshasa).

Les personnes déplacées sont regroupées dans les villages Camp Banku et Masiambio en provenance des villages encore sous le joug de la milice Mobondo.  Les personnes retournées vivent dans les villages Ngandabangala. Un renforcement des dispositifs sécuritaires y est observé, les Fardc déployés maintiennent la paix dans cette zone. Les retournés vivent essentiellement dans les familles d'accueil.

Les abris, les articles ménagers essentiels, les intrants de relance de l'agriculture, les soins médicaux, et l'eau potable sont parmi les besoins humanitaires urgents exprimés.  Il y a également la présence des femmes et jeunes filles qui ont exprimé les besoins en termes de kits de dignité, les petits bassins pour l'hygiène personnel, les moyens financiers pour les femmes enceintes afin de préparer l'accouchement et les fournitures scolaires pour les élèves.

Dans ces villages, on compte 552 femmes enceintes, 253 enfants non accompagnés et 483 enfants séparés précisément à Camp Banku, à Masiambio et Ngandabangala.

Le député national élu de Kwamouth, Guy Musomo sollicite l'intervention du gouvernement central afin de reconstruire les infrastructures détruites et d' apporter de l'aide humanitaire aux populations vivant sur le tronçon.

" Dans ces villages, les écoles, hôpitaux et maisons ont été saccagés. Cet état de précarité met ces personnes dans des conditions de paupérisme exécrable. C'est ainsi que nous sollicitons auprès du gouvernement central, et le gouvernement provincial de Maï ndombe de regarder avec un oeil attentif cette situation en construisant ou réhabilitant les infrastructures détruites à cause de l'insécurité créée par la milice Mobondo ", a déclaré le Député national Guy Musomo.

Le conflit à la base de ces affres remonte à juin 2022, au village Masiakwa. Les autorités coutumières locales (Teke) avaient décidé d'augmenter la quantité de la redevance coutumière de un à cinq sacs à la récolte, ce qui a suscité une vive protestation des agriculteurs, principalement les Yaka. Rapidement, un mouvement visant à chasser tous les non-originaires a été lancé, poussant certains habitants, qui n'étaient plus les bienvenus, à prendre les armes, d'où la naissance de la milice Mobondo à Kwamouth.

Jonathan Mesa, à Bandundu