Tribune
En prévision du FOCAC 2024
La Chine en avance sur les Etats-Unis en matière d’infrastructures en Afrique !
« Lorsqu’il s’agit de construire des infrastructures en Afrique, les États-Unis imaginent rivaliser avec la Chine, mais en réalité, il n’y a guère de concurrence à proprement parler ». C’est le constat fait par un groupe de réflexion de l’université Tsinghua de Pékin, constat publié par Institute for International and Area Studies, un organisme de recherche chinois.
L’affirmation est de Barry Van Wyk, auteur d’un article publié par « China Global South Project » en mars 2024, année du 4ème sommet « Chine-Afrique » prévu du 4 au 6 septembre à Pékin.
Faisant noter que l’Afrique continue d’être à la traîne, comparativement à d’autres continents du monde, dans la fourniture principalement de l’énergie, des transports et des logements abordables, l’auteur - qui se base sur ce rapport - met en exergue la politique « cohérente, pratique et efficace »face à la celle, américaine, qualifiée de « désordonnée, réactionnaire et défectueuse ».
Les statistiques de la BAD (Banque africaine de développement) sont formelles, affirme-t-il, en ce que « 53 % des routes africaines ne sont pas asphaltées et seuls 43% des ménages africains ont accès à l’électricité ».
Selon ce rapport, « la Chine dispose d’une vaste politique de développement des infrastructures africaines, inspirée par le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) et décrite dans de nombreux livres blancs publiés en 2006, en 2015 et, plus récemment, en 2021 ».
Par contre, poursuit-il, « la politique des États-Unis en matière d’infrastructures en Afrique est profondément sous-développée parce que les investisseurs américains ont largement ignoré le continent. Ces dernières années, l’intérêt pour l’Afrique a fluctué d’une administration présidentielle à l’autre ».
L’avantage de la Chine en matière d’infrastructures de base en Afrique se définit en termes de CONTINUITÉ, de PRATIQUE et d’EXÉCUTION.
CONTINUITÉ
Il ressort du fondamental de la continuité que « La Chine attache une grande importance à la construction d’infrastructures de transport en Afrique et est progressivement passée du statut de constructeur à celui d’investisseur et d’opérateur. En revanche, les États-Unis sont depuis longtemps indifférents à la construction d’infrastructures dans le domaine des transports en Afrique ».
PRATIQUE
S’agissant du fondamental de la pratique, le rapport établit que « La Chine se concentre sur l’investissement dans les infrastructures économiques africaines et les projets transfrontaliers à grande échelle fondés sur les besoins de l’Afrique, tels que les transports, l’énergie et les ressources en eau… Les États-Unis se concentrent principalement sur les infrastructures douces, telles que le climat et la technologie numérique ».
EXÉCUTION
Quant au fondamental de l’exécution, elle se traduit par « la construction d’infrastructures par la Chine en Afrique(qui) se caractérise par la continuité et l’accent mis sur la mise en œuvre sans conditions, tandis que la construction d’infrastructures par les États-Unis en Afrique se caractérise par la discontinuité et l’accent mis sur la planification avec conditions ».
L’auteur note en conclusion : « la construction d’infrastructures par la Chine est l’un des principaux outils d’engagement de Pékin dans les pays du Sud. Le rapport donne un aperçu de la manière dont la Chine perçoit les tentatives occidentales très médiatisées visant à remettre en cause son efficacité ».
La RPC a réellement boosté le développement du continent noir
Avec sa superficie de 30,37 millions km2 pour une population de près de 1,216 milliard d'habitants, l’Afrique a ses priorités, en termes d’infrastructures, les voies de communication (routes, chemins de fer, ports et aéroports), l’énergie (eau et électrique), l’habitat, l’environnement.
Dans un article d’agence intitulé « la coopération avec la Chine apporte à l'Afrique de meilleures infrastructures, plus d'emplois et un développement durable », XINHUANET signale que entre 2000 et 2020, la Chine a contribué à la construction de :
* de 13.000 km de voies ferrées ;
* près de 100.000 km d'autoroutes ;
* environ 1.000 ponts ;
* quelque 100 ports ;
* plus de 80 grandes centrales énergétiques ;
* de 130 centres médicaux ;
* 45 installations sportives ;
* de 170 écoles non sans former « plus de 160.000 professionnels dans divers domaines et créé plus de 4,5 millions d'emploi pour l'Afrique ».
En termes de création d’entreprises privées et même d’emplois, en 2020 il a été observé que « Avec plus de 80% de leurs employés qui sont des locaux », près de 3.500 sociétés ont pu offrir des millions d'emplois aux Africains.
Quatre ans après, l’Afrique et la Chine, qui se donnent rendez-vous à Pékin les 4, 5 et 6 septembre 2024 vont procéder certainement à la mise à jour des statistiques ayant au moins le mérite de démontrer qu’en moins d’un quart de siècle, la RPC a réellement booster le développement du continent noir.
Par Simon Mutombo