Procès coup d'État: Un gérant d'hôtel et l'un des policiers commis à la garde de Vital Kamerhe attendus à la barre ce vendredi comme renseignants

Les prévenus dans l'affaire coup d'Etat manqué
Les prévenus dans l'affaire coup d'Etat manqué

Une nouvelle audience est prévue ce vendredi 26 juillet au tribunal de garnison de Kinshasa/Gombe siégeant en foraine à la prison militaire de Ndolo dans l’affaire de coup d’Etat manqué et de l’attaque de la résidence de Vital Kamerhe à Kinshasa. Lors de la dernière audience lundi dernier, le Major Ewume Ampia Freddy, juge président du tribunal a annoncé la comparution à titre de renseignants d'un des policiers commis à la garde de Kamerhe mais également un gérant d'une Flat Hôtel. Ce dernier va comparaître comme renseignant dans le cas précis du prévenu Jean-Jacques Wondo, expert en questions de sécurité et de défense, belge d'origine congolaise. 

La comparution de ces deux renseigaants rejoint la demande formulée par Me Richard Bondo, avocat du prévenu Benjamin Zalman, l'un des sujets américains qui avait estimé que la comparution de Vital Kamerhe, président de l'Assemblée nationale et l'une des cibles des assaillants qui ont tenté le coup d'État va éclairer davantage les juges dans le cadre de cette affaire.

Dans le même registre, Richard Bondo a soutenu  que la comparution de l'épouse de Vital Kamerhe, Amida Shatur s'avère également nécessaire à la suite de sa publication faite sur le réseau social (X) relatant les faits lié au passage des assaillants à leur résidence dans la même nuit du 18 au 19 mai 2024.

Trois prévenus ont été auditionnés lundi dernier. D’abord, Kabamba Lofo Jonathan, un conducteur de moto recruté au Kongo Central pour rejoindre l'équipe Malanga.

"Il a été recruté à Matadi par le mouvement terroriste New Zaïre par Aboubacar,  il le recrute et lui dit nous allons à Kinshasa, il a intégré le mouvement à partir de Matadi, il a pris place à bord du bus,  arrivé à Kinshasa chez Momo, il est doté d'une tenue pour s'identifier comme terroriste membre à part entière du mouvement, il n'était pas porteur d'arme mais il a fait partie de la bande armée. Nous le poursuivons pour s'être affilié à une bande armée avec comme rôle un membre de cette bande après avoir compris les méandres de la bande armée et il a joué son rôle en tant que membre sociétaire de cette bande armée. Il est parmi ceux qui ont hissé les drapeaux du mouvement terroriste au Palais de la Nation, par son comportement, il a voulu mettre en péril les institutions de la République en participation criminelle", a expliqué le ministère public.

Ensuite le prévenu Malanda Vandila Albert. Il est considéré par le ministère public comme un élément clé du dispositif Malanga car c’est lui qui a récupéré les tenues de la bande en provenance de l'Angola via Lufu.

Enfin, le prévenu Paka Tady. Il a été recruté par Aboubacar (décédé lors des affrontements chez Vital Kamerhe).

"Comme les autres co participants, Paka Tady a été recruté par Aboubacar, porteur d'armes, il fait partie de ceux qui ont fait monter les drapeaux de New Zaïre avec comme message “fini le pouvoir du Président Félix Tshisekedi”. Il était habillé en uniforme des terroristes, il connaissait le motif pour lequel il avait rejoint la bande. Les six préventions pèsent également sur sa tête", a souligné le ministère public.

Dans leur réplique avec leurs avocats, les trois prévenus soutiennent avoir été contraints de participer à l'assaut du 19 mai 2023. Selon eux, au début du recrutement, il ne s'agissait pas des affaires politiques mais plutôt d'une organisation non gouvernementale qui va former les gens et dans la perspective de leur donner du travail. C’est à Kinshasa qu'ils ont compris qu'ils étaient embarqués dans un autre dossier et qu'ils ne pouvaient plus se retirer au regard des menaces de Christian Malanga contre eux.

Le tribunal poursuit dans cette affaire 51 prévenus pour terrorisme, détention illégale d’armes de guerre, tentative d’assassinat, association des malfaiteurs, meurtres, financement du terrorisme. Des infractions punissables jusqu’à la peine de mort, laquelle pourrait être exécutée en vertu de la levée du moratoire intervenue le 13 mars 2024.

Clément MUAMBA