Ce mercredi, un procès public s’est ouvert devant la Cour militaire de la Gombe siégeant à la prison militaire de la Gombe contre Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et actuel dirigeant de l’Alliance Fleuve Congo (AFC). Ce procès vise à répondre aux accusations de crimes de guerre, participation à un mouvement insurrectionnel et trahison perpétrés dans l’Est de la RDC, a expliqué la veille le ministre de la Justice.
La Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH), représentée par son président Paul Nsapu Mukulu, a assisté à cette première audience. "En matière de procès, notre loi organique demande à la CNDH de suivre et d'observer tout procès afin d'attester que le procès se déroule dans des conditions où les parties peuvent exercer leur défense", a-t-il déclaré à ACTUALITE.CD.
Paul Nsapu Mukulu a expliqué que la CNDH a déployé une mission d'observation judiciaire pour suivre toutes les péripéties du procès. "L'opinion peut retenir qu'il y a une présence, un œil d'une institution publique congolaise qui veille à ce que les droits de toutes les parties soient sauvegardés à chaque étape du procès", a-t-il ajouté.
Lors de cette première audience, le parquet a présenté les prévenus et a lu les accusations portées contre eux. "Le procès a bel et bien démarré sur des bases de principes universels retenus dans ce cas d'espèce au niveau de la justice", a souligné Nsapu Mukulu.
Concernant l'absence de Corneille Nangaa, Nsapu Mukulu a exprimé ses regrets mais a assuré que le parquet a enquêté et présenté les charges. "Le procès va se poursuivre et nous verrons le dénouement en termes de condamnation ou d'acquittement", a-t-il conclu.
Le ministre de la Justice a qualifié ce procès d’historique et a travaillé pour accélérer l’instruction pré-juridictionnelle. "Il considère que c’est un procès historique", a-t-il déclaré.
Un haut responsable de l’AFC a vivement critiqué ce procès, le qualifiant de "blague" et affirmant que Nangaa ne sera pas représenté. "Ce procès vise à faire oublier les négociations de Kampala qui étaient à leur initiative", a-t-il déclaré.
Au total, 25 personnes sont poursuivies dans ce procès.
Clément Muamba