RDC : malgré la clôture historique de son programme, le FMI souligne les défis persistants dans la gestion des dépenses publiques

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Photo d'illustration.

La RDC a clôturé pour la première fois de son histoire son programme avec le Fonds monétaire international. A cette occasion, Gabriel Leost, son représentant à Kinshasa ,a salué certains acquis en termes de gestion public, notamment l'accroissement des recettes et donc du budget chaque année et le respect global des enveloppes budgétaires. 

Toutefois, il a indiqué que d’importants défis demeurent, notamment sur le respect de la chaîne de la dépense et de la crédibilité du budget

« Au niveau de l’exécution de la dépense, on est très loin des objectifs prévus, ce qui pose un problème de crédibilité », a-t-il déclaré, avant de renchérir : « Il y a beaucoup plus de dépenses courantes qu’envisagées, beaucoup plus de dépenses exceptionnelles qu’envisagées, même si elles sont largement expliquées par le choc sécuritaire. Ça pèse sur la possibilité de faire des dépenses prioritaires, qu’elles soient sociales ou en infrastructures », a-t-il fait savoir. 

En 2023, la RDC a dépensé plus d’un milliard de dépenses exceptionnelles de sécurité en plus du budget de La Défense qui a lui-même explosé. 

Cette tendance s’observe encore en début de l’année 2024, où des dépenses dépassent la hauteur des prévisions au premier semestre, à cause notamment des dépenses exceptionnelles. 

Le numéro 1 du FMI en RDC propose également au gouvernement de la RDC de  mettre en place un système de contrôle rigoureux pour empêcher toute dépense hors budget, ainsi que l’adoption d’une loi des finances rectificatives pour l’année en cours. 

Il a notamment annoncé que les autorités congolaises sont engagées à faire l’audit des dépenses liées à la sécurité entre 2023 et 2024.

Gabriel Leost a également indiqué que la RDC avait fait part de son souhait de renouveler le programme et que l’amélioration de la chaîne de la dépense serait au cœur des discussions. 

Le 21 mars dernier, le Centre des recherches en finances publiques et développement local (Crefdl)  dénonçait  dans un communiqué l’explosion des dépenses exceptionnelles, atteignant 2,4 milliards USD contre 601,7 millions USD prévus. 

Bruno Nsaka