RDC : devant Félix Tshisekedi, les chefs coutumiers Teke et Yaka signent un acte d'engagement pour la fin des hostilités

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Signature, par les chefs coutumiers Teke et Yaka, de l’acte d’engagement pour la fin des hostilités

Les violences communautaires qui embrasent la situation sécuritaire à Kwamouth (Maï ndombe), Bagata (Kwilu), Kwango, Kongo-central et Maluku (Kinshasa) prendront-elles fin ? Les autorités traditionnelles Teke et Yaka ont signé, samedi 6 avril, un acte d'engagement global et inclusif pour la paix et la stabilité dans les provinces touchées. La cérémonie s’est déroulée à la Cité de l'Union africaine devant le Président de la République, Félix Tshisekedi.

Les deux parties se sont engagées à la cessation des hostilités et à la recherche des voies de sortie de la crise par des moyens pacifiques.  Devant Félix Tshisekedi, les autorités traditionnelles ont pris l'engagement de privilégier le dialogue, la médiation et l'arbitrage, selon les coutumes locales comme moyens de prévention et de résolution des conflits. Ils ont, en outre, levé l'option de promouvoir la cohésion, la solidarité et la justice sociale dans les régions affectées.

Le Président de la République, Félix Tshisekedi s'est engagé à descendre sur terrain et décerner des médailles de mérites à ces représentants des pouvoirs coutumiers pour leur implication au retour de la paix dans la partie ouest de la RDC.

Dans son allocution, le Vice-premier Ministre Peter Kazadi a fait savoir que cet acte d'engagement a été élaboré grâce aux cahiers de charges remis par les autorités traditionnelles de deux tribus. Il s'est félicité de remettre au Chef de l'État, le rapport sanctionnant la mission lui confiée, celle de mettre fin au désordre dans la partie Ouest du pays.

La signature de cet acte d'engagement fait suite aux consultations organisées par le Vice-premier Ministre de l'intérieur pendant trois jours afin de trouver des voies de sortie à la crise sécuritaire.

Les atrocités ont débuté au territoire de Kwamouth en juin 2022 entre les communautés Teke et Yaka. D'abord, il s'est agi comme cause, l'augmentation de la quantité de la redevance coutumière par le chef du village Masiambe de un à cinq sacs, ce qui n'a pas été accepté par les non originaires dont les Yaka qui vont protester par des manifestations. C'est alors qu'un mouvement de chasse de tous les non-originaires sera déclenché par les Teke. En revanche, un groupe de personnes identifiées comme des Yaka se sont organisées pour déchoir quelques autorités coutumières et installer les leurs, notamment aux villages Ngambomi, recourant aux armes et à des pratiques fétichistes appelées "Mobondo".

Ce qui était présenté comme un conflit communautaire, est donc devenue une insécurité persistante créée  par la milice "Mobondo" dénoncée, pour la toute première fois, par le président de l'Assemblée nationale de la législature de 2018, Christophe Mboso. Des morts, incendies, destruction des biens ont été enregistrés à Kwamouth, Bagata, Kwango, Kimvula et Maluku causant un déplacement massif de la population à la suite des incursions de ces miliciens.

Jonathan Mesa à Kikwit