RDC : Carine Lokeso persiste qu'elle n'a jamais tué Rossy Mukendi et espère être acquittée en appel

Procès Rossy Mukendi: plaidoirie de la partie prévenue Carine Lokeso
Procès Rossy Mukendi: plaidoirie de la partie prévenue Carine Lokeso

Sept mois se sont écoulés, les parties attendent que la haute cour militaire fixe la date d'audience pour la reprise des audiences en appel. Maître Jean-Marie Anzelia, avocat du commissaire supérieur Carine Lokeso, dénonce la lenteur de la justice pour la reprise des audiences, dont la dernière s'est tenue le 25 août 2023. D'après Me Jean-Marie Anzelia, sa cliente est en train de "croupir en prison" alors qu'elle n'a violé aucune consigne.

"Jusque-là nous ne sommes pas arrivés à l'étape de plaidoirie, il ne reste que le réquisitoire du ministère public. Le ministère public était gravement malade, nous ne pouvions pas changer de ministère public à cette étape, nous risquons de reprendre à zéro. Nous sommes allés voir le président de la haute cour militaire pour savoir quand la poursuite de l'affaire aura lieu, il nous a dit que ce serait au mois de février et là nous sommes à la fin du mois de février sans aucune suite. L'instruction a déjà pris fin, elle est en train de croupir en prison et elle doit connaître son sort définitivement. Il n'y a pas eu de consigne particulière qu'elle aurait violée, la consigne était générale. Donc, la condamner c'est bien, mais il faut avoir les arguments de droit pour soutenir la condamnation et non crier "condamnez" comme à l'époque de Jésus-Christ", a confié à ACTUALITE.CD Jean Marie Anzelia

C'est depuis le 10 janvier 2022 que la cour militaire de Kinshasa/Matete avait condamné dans cette affaire la commissaire supérieure adjointe Carine Lokeso à la servitude pénale à perpétuité assortie de 10 ans de sûreté incompressible pour le meurtre de l’activiste Rossy Mukendi. Elle avait également été condamnée à 10 ans de servitude pénale pour violation des consignes. La cour avait aussi prononcé sa destitution de la police et mis les frais d'instance à charge de l'Etat. A l'issue de cet arrêt, la condamnée avait fait appel devant la haute cour militaire.

36 ans, Rossy Mukendi, initiateur du Collectif 2016, avait été tué par balle le 25 février alors qu’il participait à une manifestation appelée par les laïcs catholiques pour exiger des élections crédibles. Licencié en relations internationales à l’Université pédagogique nationale (UPN), il était aussi assistant dans la même université.

Ivan Kasongo