La Voix des Sans Voix pour les droits de l’homme (VSV) a exprimé jeudi son opposition ferme à la proposition de lever le moratoire sur la peine de mort en République Démocratique du Congo (RDC). Cette décision a été prise lors de la réunion du Conseil Supérieur de la Défense le 05 février 2024, où il a été recommandé au Président de la République, Commandant Suprême des Forces Armées de la RDC, de permettre l'application de la peine de mort contre les militaires accusés de trahison pendant la crise sécuritaire provoquée par l'agression du Rwanda à travers les terroristes de la coalition M23/RDF.
La VSV, tout en reconnaissant les préoccupations sécuritaires qui motivent cette proposition dans un contexte de défense de la souveraineté et de la stabilité nationale, souligne fermement que l'application de la peine de mort est un traitement cruel et inhumain contraire aux principes fondamentaux des droits humains. Elle appelle donc le Président de la République à ne pas lever le moratoire sur la peine de mort, considérant cela comme un recul dans la protection des droits humains.
La VSV rappelle que le droit à la vie est un principe intangible garanti par la Constitution de la RDC, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et le Pacte International relatif aux droits civils et politiques. Elle met en garde contre le risque de perpétrer de nouvelles violations des droits humains en réponse aux violations existantes commises par les groupes armés.
Plutôt que de recourir à la peine de mort, la VSV préconise l'application de sanctions exemplaires et sévères, conformes aux lois congolaises et aux normes internationales des droits de l'homme. Cela pourrait inclure des condamnations à la prison à vie, des renvois ou des radiations des forces de l’ordre et de sécurité pour toute personne accusée de trahison.